Les Maasaï sont des nomades qui tendent de plus en plus vers la sédentarité, compte tenu de la pression des gouvernements. Ils sont les plus méridionaux des locuteurs de langues nilotiques et sont directement apparentés aux Turkana et aux Kalenjin vivant près du lac Turkana dans le nord du Kenya. La tradition orale maasaï et les données archéologiques indiquent qu’ils ont migré depuis le nord du lac Turkana, à savoir la vallée du Nil en Égypte et au Soudan. Ils se sont déplacés du nord au sud, entraînant la migration d’autres groupes, jusqu’à s’implanter dans une longue région allant du nord du Kenya au centre de la Tanzanie.
Ils étaient traditionnellement des éleveurs menant leurs troupeaux librement à travers les hauteurs du Kenya et de l'Ouganda actuels. Ils se nourrissent surtout de laitages et, pour les fêtes, du sang de leur bovins qu'ils prélèvent sans tuer, en pratiquant une incision dans la veine jugulaire. À l'apogée de leur pouvoir au milieu du 19ème siècle, ils subissent la colonisation britannique de l'Afrique de l'est et les transformations écologiques et politiques qui en résultent. De plus la peste bovine, une maladie infectieuse fébrile, survenue avec l'arrivée des Britanniques, décime les troupeaux de bovins. Les Maasaï affaiblis se mirent à combattre le pouvoir colonial, au début du 20ème siècle, le gouvernement britannique déplaça la population Maasaï dans le sud du Kenya et en Tanzanie, où ils vivent actuellement.
Les Maasaï sont divisés en clans patrilinéaires et en classes d'âge. Les hommes sont tour à tour enfants, guerriers puis anciens, chacun de ces passages est accompagné de rites initiatiques. Les mariages des filles sont souvent négociés par les pères avant leur naissance. Mais, au sein d'une même classe d'âge, les relations hors mariage sont considérées comme naturelles. Les femmes construisent les maisons et s’occupent de la vie du village (entretien des maisons, repas, vêtements…). Les hommes veillent à la sécurité du campement et s’occupent du bétail.
Le village est protégé par des haies d'épineux très denses et le troupeau est regroupé le soir au centre des cases. Quand ils doivent migrer, ils détruisent complètement par le feu leur ancien village. Les Maasaï ont leur langue le Maa, qu'ils partagent avec la tribu des Samburu (indiquant une origine commune à un certain moment), mais la plupart des Maasaï parlent également le Swahili, et de nos jours l'anglais. Pendant leur longue histoire, les Maasaï ont conservé jalousement leurs coutumes. Même si les Maasaï demeurent encore hostiles à la civilisation occidentale qui a colonisé ses territoires, le maintien de leur culture originale reste difficile et tend à disparaitre rapidement et s'évanouit chaque jour un peu plus. La population maasai était estimée au Kenya a lus de 840 000 personnes en 2009, et plus de 300 000 personnes en Tanzanie. L'ethnonyme « Maasaï » signifie « ceux qui parlent maa ». Sa transcription comporte plusieurs variantes (par ordre alphabétique) : Ilmaasaï, Maa, Maasaïs, Maasi, Maasaï, Masaï, Masaïs, Massaï, Massaïs. Le pays maasaï s'étend de chaque côté de la frontière qui sépare le Kenya de la Tanzanie, entre les monts Kenya et le Kilimandjaro (plus haut sommet de l'Afrique avec 5 895 m). Le climat y est chaud et sec.
Le pays maasaï compte différentes réserves naturelles et de grands territoires où les animaux sont protégés : rhinocéros, lions, buffles, éléphants, girafes, gnous, gazelles, zèbres… Une partie des terres a également été transformée en réserves et parcs nationaux (Amboseli, Nairobi, Masai Mara, Samburu, Nakuru, Manyara, Ngorongoro, Serengeti et Tsavo)
Les Maasaï ont une économie pastorale exclusive. L’« idéal pastoral » maasaï les conduit à rejeter toute alimentation d’origine animale et toute activité agricole ou cynégétique à vocation alimentaire. Ils ne consomment ni poisson, ni oiseau, ni gibier sauvage à l’exception du buffle et de l’éland, ressemblant à leur propre bétail.
Ils ont résisté aux incitations des gouvernements kényan et tanzanien visant à leur faire adopter un mode de vie plus sédentaire et à adopter l’agriculture. Ils ont acquis le droit de faire pâturer leur bétail dans de nombreux parcs des deux pays et ignorent régulièrement les frontières lorsqu’ils déplacent leurs grands troupeaux de bétail à travers la savane lors des changements de saison.
Leur résistance a contribué à générer une vision romantique du mode de vie maasaï, considéré comme un exemple d’harmonie avec la nature. Leur conservatisme est sans doute également à l’origine de l’attrait qu’ils exercent sur les touristes occidentaux. Les anciens délivrent aux enfants des connaissances concernant les plantes, les animaux, mais aussi les usages et l’histoire de leur peuple.
Les garçons maasaï deviennent de jeunes guerriers ou morane vers l'âge de quinze ans. Un ancien leur apprendra le maniement des armes, les chants de guerre, les danses traditionnelles. Différentes cérémonies initiatiques accompagnent le passage des jeunes Maasaï mâles à l’âge adulte. Le plus important est la circoncision, qui peut être pratiquée au même moment pour de nombreux individus. Ces personnes appartiennent dès lors à une même classe d’âge. Les jeunes garçons ne doivent ni faire de bruit, ni bouger durant la cérémonie. Les Maasaï ont un dieu unique et bienveillant, Enkai ou Ngai, dieu créateur se manifestant à travers la pluie et le ciel. Son épouse, Olapa, est la lune.
Les Maasaï vivent encore dans les réserves de faune dont ils sont les premiers organisateurs. Ne chassant pas, sinon le lion pour des rites d'initiation, ils ont préservé les animaux sauvages et leurs feux ont transformé une brousse peu pénétrable en un tapis régulier d'herbes basses. Les réserves n'ignorent pas le surpeuplement animalier et touristique, surtout à Amboseli, proche de Nairobi, qui offre en prime aux visiteurs la superbe toile de fond du Kilimandjaro. Bien qu'ils soient très attachés à leurs origines et à leur culture, de nombreux Maasaï ont abandonné leur mode de vie traditionnel pour le style de vie occidental. Certains jeunes ont émigré en Europe ou en Amérique du Nord, afin notamment de poursuivre des études supérieures.
Dans une Afrique qui tend à l’extraversion, on constate que les maasai tout comme les pygmées en Afrique centrale s’éfforce de conserver leur mode de vie. Un exemple à suivre pour les africains qui pensent conserver leur faune et leur flore en applicant les recettes pensées ailleurs. On constate que le mode de vie des peuples qui ont resisté à la « mondialisation », permet de trouver un équilibre entre l’homme et la nature dont il n’est qu’un élément comme les autres.
Par AYONG