Les Bété peuplent le centre de la Côte d’Ivoire et appartiennent au groupe Krou. Leur pays s’étend sur la forêt et la savane, entre Gagnoa et Daloa.
Les Bété forment une société patrilinéaire et traditionnellement polygame, même si la monogamie est aujourd’hui largement répandue.
Le Bété s’est à l’origine marié par rapt. Les rapts ont pratiquement disparu et sont devenus une espèce de rituel qui s’est transformé en jeu. Actuellement, pour pallier des difficultés concernant le paiement des dots, le mariage par rapt, avec consentement de la fille, est fréquemment pratiqué.
Mariage chez les Bété
Les Bété pratiquent l’échange généralisé, allant chercher leur femme « le plus loin possible ». Le problème posé par le mariage est celui de l’argent: traditionnellement le mariage était à peu près la seule occasion de dépenses, rendant ainsi l’union d’une fille nécessaire et préalable au mariage d’un fils. Deux circuits d’échange apparaissent: le premier est constitué par l’échange des filles, le seconde par celui des dots (défenses d’éléphants, bandes de coton, morceaux de fer allongés servant à la fabrication des armes et des outils). Ainsi existe pour chaque fille un lien étroit qui l’unit à ses frères; par mariage et son exil, elle leur permet d’acquérir une épouse. Très consciente de cela, la fille fait de son frère son obligé: les meilleurs moments pour une femme mariée sont, sans conteste, les retours au village paternel, chez un frère dont elle gouvernera le ménage en despote; la sœur en visite chez son cadet ne travaille pas, donne ses ordres à l’épouse (« notre épouse ») qui prépare seule la nourriture et doit obéissance à sa redoutable alliée.
Il est plusieurs types de mariage :
Le mariage d’amour
Il intervient entre deux jeunes gens tombés amoureux l’un de l’autre. Le jeune homme informe son père de ses intentions. Ce dernier, à son tour, fait auprès du père de la fille, les démarches qui s’imposent, c’est-à-dire, demander officiellement la main de sa fille. En cas d’acceptation de principe, le jeune homme va exécuter un certain nombre de tâches pour le père de sa promise : débroussailler un champ, faire tomber des palmiers pour l’extraction du vin de palme, jusqu’à ce que la date du mariage soit fixée. C’est dans le cas du refus du père de la jeune fille que celui-ci est mis devant le fait accompli par les jeunes gens qui vont se livrer à une parade de rapt. Il s’agit donc d’une mise en scène pensée par les deux amoureux et le pseudo-rapt n’est que la mise en pratique de cette scène. Une fois le rapt exécuté, après trois jours passés chez le jeune homme, la famille de la jeune fille est informée. S’il n’ y a pas d’inconvénient majeur, car bien souvent, le refus a pour objectif de faire monter les enchères, les deux familles entrent en négociation pour se mettre d’accord sur les modalités du mariage, à savoir le montant de la dot et les accessoires qui l’accompagnent.
Le mariage arrangé
D’autres cas sont beaucoup moins romanesques. Il reste vrai qu’ils sont encore nombreux les parents qui veulent avoir pour gendre un homme riche ou simplement aisé. Quelquefois, pour simplement faire plaisir à un ami, quelque soit l’âge de l’ami, certains parents n’hésitent pas à donner ou à promettre en mariage leur petite fille encore toute jeune à un homme adulte.
Bien souvent, quand la jeune fille est très jeune, elle est emmenée dans la maison de l’ami en question qui la confie à ses premières épouses qui vont la prendre en charge et la former pour en faire une bonne épouse et une bonne mère.
Des cas de rébellion ont existé et continue d’exister.
La dot
La dot est payée par le père du marié. Elle est constituée d’un montant en argent et d’un accompagnement en nature qui sont négociés par les deux parties. Les éléments de cette négociation sont en rapport avec les qualités propres de la jeune fille, sa beauté, son courage au travail, le nombre de ses prétendants, mais aussi, le niveau social de ses parents, des besoins de sa fille, etc. mais dans la majorité des cas, l’argent provient de la dot payée pour le mariage d’une des sœurs du jeune homme. Dans ce cas, la jeune mariée devient la protégée de cette sœur. En terme de protection, il s’agit d’une véritable soumission qu’elle doit à sa marraine. En cas d’absence de besoins immédiats l’oncle de la mariée prend officiellement la dot. Il devient alors le parrain de sa nièce.
En cas de divorce, la dot est intégralement remboursée par les parents de la femme, sinon par la femme de son nouveau mari.
La polygamie chez les Bété
Les épouses et les enfants témoignent de la réussite sociale et de la puissance économique de l’homme. Et les enfants nés de ces différents mariages constituent une main-d’œuvre domestique nécessaire pour les plantations. A cause aussi de la mortalité infantile il fallait faire plusieurs enfants et qui dit plusieurs enfants dit plusieurs épousent.
Cas d’interdiction de mariage
L’interdiction du mariage est limitée, pour un homme, aux filles qui ont même ancêtre que lui, c’est-à-dire qui sont membres du même « Kosu »; pour une femme, aux descendants de cet ancêtre unique; les relations sexuelles sont interdites avec la fille de l’oncle utérin. Toute alliance avec les cousines croisées et parallèles est prohibée, donc avec toutes les filles appartenant au « kosu » de l’un de quatre grands-parents. Par ailleurs, un homme n’épouse jamais la veuve du frère de sa femme. Les filles sont très tôt « retenues » en vue de mariage, vers trois ou quatre ans, parfois à la naissance; un versement d’acompte est alors effectué.
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