Mariage en pays Kroumen

KroumenChez le peuple Kroumen, et particulièrement dans la localité de Grand Béréby, le futur époux kidnappait la femme qu’il voulait épouser. L’homme procédait à une sorte d’enlèvement de la femme qu’il aimait et avec qui il entendait vivre.
Avec l’accord de ses parents et la complicité de sa dulcinée, le jeune homme partait pour une destination inconnue avec cette dernière. C’était un acte de bravoure et de courage. Il démontrait ainsi à ses futurs beaux parents qu’il est responsable. Un homme capable de s’assumer. Ceux-ci ayant constaté l’absence de leur fille, font semblant de la chercher puisqu’ils savent qu’elle est en âge de se marier.
C’est alors que les parents du jeune homme enverront une tierce personne avec la symbolique pièce de 5F, leur dire que leur fille en question n’est pas perdue, mais qu’elle se trouve en lieu sûr. Si cette somme est acceptée, elle sera suivie d’un bœuf qui représente la dot.
Cette culture se pratique en pays Kroumen, même si elle tend à disparaître. Elle demeure tout de même dans la coutume.

Le symbole de la dot chez les Dan
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Dans la société traditionnelle Dan (Toura et Yacouba) de Biankouma, le mariage est l’occasion d’un véritable traité d’amitié entre deux familles. Et par extension entre deux villages.
Cette alliance entre deux familles est scellée par le versement de la dot.
Le neveu du futur époux ou un ami est l’harmonisateur ou le témoin privilégié pendant l’opération de versement de la dot. Celui-ci est appelé  » Kihâh « . Il est chargé d’aplanir les difficultés qui surviendront au sein du couple. Il est la principale référence pendant la restitution des biens matériels de la dot au cas où le mariage était rompu.
Carte cote d ivoire basLa dot est versée en nature ou en espèces. A Biankouma, il s’agit de la cola, du vin de Palme, du bétail (béliers ou bœufs) de gros boubous traditionnels, des fûts d’huile de palme et d’argent dont le montant aujourd’hui varie de 10 à 600 000francs.
Tous les membres de la famille ont droit de regard sur le futur couple. Situation qui très souvent rend difficile le divorce.
La femme dotée devient membre intégral de ladite famille. Et lorsque l’époux meurt, au cours du partage de l’héritage, cette femme et les enfants sont remis au frère cadet ou à défaut au frère aîné qui devient le tuteur légitime des enfants. Cependant, la volonté de la veuve est parfois respectée. Elle peut choisir de partir de cette famille ou d’y rester afin de veiller peut-être sur ses enfants encore jeunes.
Dans un passé récent, la fiancée était choisie par le père ou la mère du prétendant, ou par un parent proche de la famille. Parfois depuis le sein de sa mère. Dans le but de pérenniser une amitié entre deux hommes ou deux femmes ou entre deux chefs de familles.
Après le versement partiel ou total de la dot, pendant une période des travaux champêtres, le père fait appel à son gendre afin de l’aider dans ses travaux agricoles. Au terme de ces travaux, satisfait, le père de la jeune fiancée demande à sa fille d’accompagner son futur époux. C’est en chemin que le fiancé et ses amis ou l’intermédiaire doivent convaincre définitivement la fiancée de rejoindre le foyer conjugal.
Du canton Gan en passant par Santa (dans le gamassê) et le canton Toura dans la sous-préfecture de Biankouma, la valeur de la dot et le mode de versement diffèrent.
A preuve, dans le canton Thê, le futur gendre donne ce dont il dispose. Dans le canton Santa en plus des dons en nature (gros boubous traditionnels, vin de palme, huile de palme), la somme de plus de 200.000F est versée aux parents de la fiancée.
Tandis que dans le canton Toura nord (Dio, Yalloba, Benomba, Gouané, Godigui, Brima, nomba Sion) dans la sous-préfecture de Biankouma la valeur de la dot est estimée parfois à plus de 600.000 francs.
Dans cette contrée, « posséder plusieurs filles est encore source de richesse matérielle » pour de nombreux notables. Ici la jeune fille ne choisit pas son époux, elle le subit.
200 000, 500 000, 600 000 francs pour doter une seule femme en milieu rural dans le Toura nord.
 » La dot serait-elle devenue un prix d’achat ?  »  » Non !  » répondent des notables et chefs traditionnels. Car selon eux, la femme n’est pas un objet. Donc elle n’a pas de prix. C’est plutôt l’expression d’un symbole.
Pour d’autres, ces sommes faramineuses constituent le prix à payer quand on aime. La dot en pays Thê ou Gan, a valeur symbolique. Elle est de 35 F. Et cette somme est versée lorsque l’épouse décède.
En cas de divorce, la dot à Biankouma est restituée dans sa totalité par les parents de l’épouse. Au cas où le divorce est le fait de leur fille soit lorsqu’elle est surprise plusieurs fois en flagrant délit d’adultère soit lorsque celle-ci décide de vivre en concubinage avec un autre homme.
Cependant, lorsque c’est l’époux qui décide de répudier la femme, alors il ne peut prétendre à aucun remboursement de la dot.
La dot à Biankouma est une pratique ancestrale qui a pour but principal de consolider le mariage et surtout de réduire le taux de divorce.
Aujourd’hui, à cause du poids du métissage culturel subi par la société traditionnelle Dan de Biankouma, la pratique de la dot ne s’applique véritablement plus.
 
source:http://maliret.blogspot.fr

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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Commentaires

  • Loïc

    1 Loïc Le 15/12/2014

    Merci pour tout ce que tu fais pr l'info que tu passes.

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