L'Empire Ashanti

Ashanti yam ceremony 1817Depuis des siècles, le continent Africain n'est plus maître de son destin. La loi du plus fort étant la meilleur des lois dans la société humaine, le continent Africain est plutôt passif face à l'histoire qui a tendance à se répéter. Tant de résistants renversés, déportés, assassinés etc... L'histoire de l'Empire Ashanti ne saurait contredire cette dûre réalité Africaine.

Les Ashantis sont l’un des principaux peuple de ce qui constitue l’actuel Ghana, Ils ont hérité de leur tradition militaire, leur cérémonial de cour, leurs mœurs extrêmement disciplinées ainsi que des aspects linguistiques de l’ancien Empire du Ghana (Aujourd’hui situé au Mali et en Mauritanie) qu’ils ont fuit lors de sa chute au XIIIe siècle . Dès leur installation dans la forêt tropicale, les Ashantis et les autres ethnies du groupe Akan formèrent de petits états dans le pays de collines autour de Kumasi. Sur ce territoire ils prospérèrent principalement par les activités minières, plus particulièrement de l’or dont ils faisaient le commerce avec l’Empire du Mali.

Parmi les différents clans installés dans la région, le clan Oyoko, dont le centre politique était établi à Kumasi, se démarqua tout en restant sous l’hégémonie du Denkyira qui était alors le pouvoir dominant du peuple Akan. Au milieu du XVIIe siècle, le clan Okoyo sous l’impulsion d'Oti Akenten, commença à unir le groupe Ashanti dans une confédération, il remit sérieusement en cause la domination du Denkyira sur la région et obtint une semi-indépendance à la suite d’un conflit armé.

Empire ashantiUne nouvelle victoire militaire contre le Denkyira vint confirmer l’indépendance et l’union des clans.

Dans les années 1670, Osei Tutu d’Okoyo étendit l’influence de du royaume aux autres peuples Akans par la diplomatie et les conquêtes puis avec son conseiller et mage royal Okomfo Kwame Frimpon Anokye, il recréa une coalition de cités-Etats Akans pour une nouvelle fois diminuer la puissance du Denkyira. La bataille de Feyiase en 1701 changea définitivement les rapports de force dans la région puisque le Denkyira fut vaincu. Les Etats Akans prêtèrent ensuite allégeance au Pouvoir Impérial de Kumasi, ce pouvoir impérial adopta par la suite une politique conquérante qui eu un effet centrifuge avec comme évènement marquant, la fuite du clan Baoulé.

Osei Tutu commença alors un travail de centralisation des clans Akans en leur imposant le système juridique Impérial et en peu de temps, la confédération de petites villes devint un Etat unitaire et puissant cherchant toujours plus à élargir ses frontières. Les Etats conquis gardèrent néanmoins le choix de rejoindre l’Empire ou de devenir des vassaux. C’est sous le règne d’Okopu Ware I (1718-1750) que l’Empire atteint son expansion maximale contrôlant l’essentiel du territoire de l’actuel Ghana, mais débordant également sur des parties des actuels Togo et Côte d’Ivoire.

L’Empire Ashanti continua de prospérer grâce au commerce de l’or, de la noix de Cola ainsi que de quelques produits manufacturés (orfèvrerie principalement) avec les Etats voisins du Dahomey, d’Oyo, du Benin, du Songhaï et des Cités-Etats Haoussas. Les Européens commencèrent également à installer des comptoirs négriers sur les côtes notamment les Portugais à Elmina. La traite négrière a malheureusement contribué à la destruction économique de l’Empire, mais elle a également détruit la proto-industrie naissante.

En 1800, la stabilité de ce royaume était due à une gestion administrative juste, rigoureuse et à un système de communication performant. Mais cela n'empêchera pas les guerres de pouvoir entre les différentes ethnies, 20 plus tard.

Ashanti chiefs mampong by erik kristensenL’Anglais Thomas Bowdich fut en 1817, le premier européen autorisé à entrer à Kumasi. Il y resta quelques mois et fut impressionné par la sophistication de la société Ashanti. Il écrivit un livre sur l’empire dès son retour en Angleterre intitulé Mission from Cape CoastCastle to Ashantee. Le livre fut bien évidemment décrédibilisé car contredisant les préjugés de l’époque. Joseph Dupuis fut le premier ambassadeur permanent du Royaume-Uni à Kumasi en 1820.

En 1824, arrive la première guerre contre les Britanniques. Elle sera suivie d'un traité de paix en 1831. le roi Kouakou Doua Ier engage la guerre contre les britanniques en 1863 lorsqu'on lui annonce que des commerçants Ashantis ont été attaqués, Kouakou Doua y voit la remise en cause du traité de 1831 qui stipulait que nul étranger ne peut pénétrer dans son royaume. Les Ashantis subissent une cuisante défaite, en avril 1863, il tente de prendre les côtes mais c’est un autre échec. Son successeur et petit-neveu Koffi Karikari nommé le 28 mai 1867 fut victime d’un coup d’état organisé par une coalition entre les anglais et le régent Kwabena Dwomo le 26 octobre 1874. Après un mois de conflit, les Anglais pénètrent à Kumasi le 4 février 1874, l’incendient et imposent le versement d’une lourde compensation en or aux Ashantis. La Côte (Sud) de l’Or (Gold Coast) ainsi démembrée est officiellement déclarée colonie britannique du Togoland (Traité de Formena du 14 mars 1874, le roi Karikari renonce au fort d’Elmina) .
Le régent imposé par les Britanniques fut renversé à son tour par le prétendant Mensa Bonsu sans que les nouveaux colonisateurs n’interviennent mais il est contraint d’abdiquer le 8 Mars 1883 ; les anglais ne supportant point son esprit d’indépendance. En 1877, Karikari tente un coup d’état. C’est un échec. Avec l’abdication de Mensa Bonsu, le souverain déchu retente de nouveau sa chance. C’est désormais la guerre civile. En Août 1883, prenant prétexte d’une conférence de paix, Karikari (qui a été proclamé Roi par les chefs tribaux) est arrêté. Il réussit cependant à s’échapper mais 2000 de ses partisans seront massacrés. Karikari sera assassiné le 24 Juin 1884. Le Prince Akyampo Panin s’arroge les pouvoirs à Kumasi au détriment du Prince choisi Prempeh, à peine âgé de 15 ans. La Régente Ya Kyaa fait arrêter et exécuter l’usurpateur. La sœur de Karikari va froidement purger la capitale des partisans de son rival, le Prince Twereboanna. 
En Février 1887, elle fait couronner dans l’urgence Prempeh Ier. Le Prince Twereboanna soulève ses troupes et accule la famille royale. La régente pense se rendre mais une soudaine révolte inattendue contraint Twereboanna à s’enfuir.
Le 26 Mars 1888, Nana Prempeh Ier (ou Kouakou Doua III) peut monter sur le trône . En 1891, les derniers partisans du Prince Twereboanna se rendront définitivement.

Le jeune souverain est secondé par sa mère Yaa Akya qui se fait fort de restaurer la souveraineté nationale. Prempeh Ier d’ailleurs est d’accord sur ce point. Il n’a pas l’intention de brader l’Empire Ashanti aux européens ni de le laisser se faire piller sans réagir. Lorsque le Gouverneur Britannique vient lui demander d’accepter le protectorat de Sa Royale Majesté anglaise, Prempeh lui oppose un refus net et direct.
Les anglais apprennent bientôt que Prempeh a fait alliance avec le Guinéen Samory Touré qui lutte contre les colonisateurs au Nord de la Côte d’Ivoire. Prétextant une dette mal remboursée, les troupes Britanniques envahissent le Royaume Ashanti et s’emparent de Kumasi le 20 Janvier 1896. Toute la famille royale est arrêtée. Prempeh Ier en présence du futur fondateur du scoutisme Baden Powell doit accepter les conditions du vainqueur, Sir Francis Scott. Le souverain est emmené sous bonne garde au fort d’Elmina et placé sous résidence surveillée. Craignant des révoltes, les autorités anglaises décident de l’envoyer en Sierra Leone en 1897 non sans avoir au préalable détruit à l’explosif le Mausolée Royal de Bantama. Kumasi est annexée au territoire britannique et confiée à une administration anglo-saxonne. 

En 1901, la reine mère Yaa Asantewaa, tente un dernier soulèvement contre l'oppression britannique mais en vain. Ashanti sera intégré par les Britanniques comme une région de la Côte d'or. En 1957, après des années de lutte pour s'émanciper de la tutelle britanique, la Côte d'Or devient indépendante et est dirigée par le leader Charismatique Kwame Nkrumah. Celui prône pour la création d'un état fédéral Africain qui pourrait mieux répondre aux défis aux quels l'Afrique doit faire face. Une fois de plus Kwamé Nkrumah sera combattu non seulement de l'intérieur mais aussi par des puissances occidentales pour tuer dans l'oeuf le projet panafricain.

Sources : wikipedia, histoiredelafrique.fr, berclo.net

Par AYONG

Date de dernière mise à jour : 11/04/2016

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