Il était une fois Mbwémbem, un jeune lion né dans un zoo.
Dès son enfance, il fut dressé à faire des représentations dans des cirques et ne connaissait que cet environnement. Le cirque faisait le tour du pays, et, parfois, allait à l’étranger. Et Mbwémbem s’en donnait à cœur joie, car il était nourri, choyé par les hommes. Un jour, pendant que les gens du cirque dormaient, par hasard, Mbwémbem se rendit compte que l’enclos dans lequel il dormait depuis tant d’années était ouvert. Curieux, le jeune lion sortit alors de l’enclos pour découvrir ce qui existait au-delà de ce qu’il connaissait jusque là, et grande fut sa surprise quand il croisa le premier homme en dehors de l’enclos. En effet cet homme se mit à hurler et à courir. Il fut grandement surpris de voir un homme apeuré devant lui, car d’habitude il voyait plutôt les hommes rire et applaudir devant lui. Il prit peur également et se mis à courir, et plus il fuyait, plus les gens qu’il rencontrait hurlaient et se cachaient. Alors il se mit à courir de plus en plus vite et rentra dans la forêt, et même les animaux qu’il croisait avaient peur de lui. Mbwémbem poursuivit sa course, jusqu’au moment où il arriva dans une savane où il se trouvait un troupeau de lions. C’était la première fois depuis sa fuite que devant lui personne ne courait, il alla alors à la rencontre de ses semblables. Le vieux lion du troupeau qui s’appelait Ngnamoro lui demanda alors : « qui est tu jeune lion? ». Mbwémbem raconta alors son histoire, et Ngnamoro lui expliqua ceci : « tu es né en captivité et tu as été programmé par les hommes pour leur servir, mais un lion ne sert personne à part lui-même et son clan. Dans ton cirque on te donnait de la nourriture, parfois avariée, or un lion doit chasser pour se nourrir, ce que tu ne sais pas faire. Un lion de cirque amuse la galerie or un lion fait peur à toutes les espèces qu’il croise. C’est pour cela qu’une fois hors de l’enclos toutes les espèces fuyaient devant toi à part tes semblables que nous sommes ». Puis Ngnamoro dit à Mbwémbem : « maintenant je vais t’apprendre à être toi-même, c’est-à-dire te nourrir par toi-même, apprendre à être un lion et accepter la crainte que tu provoques chez les autres. » Pendant ce temps, chez les hommes tout le monde était terré chez lui, de peur de croiser Mbwémbem, et les chasseurs étaient à sa recherche. Une fois que Mbwémbem réussi à accepter sa vraie nature, il annonça à son clan son intention de repartir chez les hommes, pour délivrer les autres lions, car il estimait qu’un loin se doit de vivre comme un Seigneur, et non comme un bouffon.
Ngnamoro le fit asseoir et lui dit ceci : « Mbwémbem: la mission d’aller libérer les autres lions est noble mais périlleuse, car les autres lions sont esclaves des hommes et tout esclave tient à ses chaines. Tu mettras ta vie en danger, parce lorsque tu révèleras à tes semblables la nature réelle du lion, au mieux, ils te riront au nez, au pire, ils trouveront que tu es devenu sauvage, que tu es dangereux pour eux, car l’enclos dans lequel ils sont n’est pas que physique. Comme tu le sais maintenant, le lion de la savane est indomptable et préfère mourir que d’être enfermé, or celui du cirque trouve cela naturel. Et n’oublie pas, ce qu’ils appelleront sauvage est ta nature à toi et la leur même s’ils l’ignorent».
Pendant la nuit, Mbwémbem réussit à rejoindre le cirque sans être aperçu et s’en va retrouver les autres lions, ravis de le voir revenir à la maison. Les hommes, malgré quelques interrogations sur la disparition de Mbwémbem, ils se sont réjouis de son retour. Mais le jeune lion décida de raconter son aventure à ses frères, mais ceux-ci rétorquèrent comme l’avait prédit Ngnamoro, et dans les jours qui suivirent, Mbwémbem se retrouva à l’écart du groupe. Les propriétaires du cirque trouvèrent que le jeune lion était devenu non obéissant et agressif, et décidèrent de le tuer dès l’aube le lendemain. Ce qu’il comprit, et pendant la nuit il chercha en vain à vouloir convaincre les autres lions, mais une bagarre éclata entre lui et les autres lions ce qui réveilla les hommes. Les hommes décidèrent alors d’en finir avec Mbwémbem le soir même, mais celui-ci eu le temps de sauter par-dessus la grille et reparti en courant dans sa savane sans jamais se retourner.
Par Ayong