La Panthère à la tête folle d’affirmer : « Ici c’est mon pays ! » Le Caméléon plein de sagesse de répliquer : « Pas du tout, c’est mon pays à moi ! » — Montre-moi donc la preuve de ton ancienneté et de tes droits. », dit la Panthère. Le Caméléon maintient ses prétentions et fait cette proposition : « Faisons un concours : le premier de nous deux à la course sera la maître du pays. » La Panthère accepta sans la moindre hésitation.
Le Caméléon réunit toute sa famille en conseil et lui parla ainsi : « La Panthère et moi avons fait un pari : qui sera le premier à la course. Ecoutez-moi bien. Quand la Panthère poussera son cri : hi hi hi… vous répondrez au-devant d’elle : « hoooo… » Tandis que moi je ne bougerais pas d’ici. « Puis il invita la Panthère à la course : « Le parcours de l’épreuve, d’ici à cette plantation, de l’autre côté de la montagne, … et retour. Le vainqueur possèdera le pays. »
La Panthère s’élance. Le Caméléon fait mine de la suivre. « Hi hi hi » crie la Panthère. «Mais toujours au devant d’elle le cri du Caméléon : « Hoooo ». La voilà qui accélère sa marche, elle s’essouffle, elle transpire. En vain, toujours au-devant d’elle le cri de son rival : « Hoooo… ». En arrivant au but la Panthère y trouve déjà le Caméléon, qui lui dit : « Je suis le premier, le pays est à moi. » Tandis que la Panthère, toute honteuse, se tapis dans la brousse, pleine de rage et de haine et les cases aux cabris. Le Caméléon a sauvé son territoire de la domination cruelle de la Panthère. Maintenant celle-ci dévore seulement les bâtes qu’elle peut voler. ; le Caméléon, lui, n’a aucune méchanceté. C’est un ancien, plein de sagesse, les autres animaux sont ses enfants qui l’aiment et le respectent.
Par AYONG
Source: Contes Gabonais de Raponda Walker