Il était une fois 3 amis vivant dans une ville paisible au bord du fleuve Congo. Les 3 amis étaient également collègues et passionnés de chasse et de pêche. Régulièrement ils se retrouvaient le week-end pour aller à la chasse et à la pêche, puis de retour ils bavardaient au corps de garde devant un verre de Mussungu.
Kumba était initié aux rites et traditions de sa famille. Quelques semaines auparavant, son père avait fait appel à lui au moment où la maladie le rongeait. Ils s’étaient donc rendu au chevet de son vieux père mourant, celui-ci lui parla en aparté et pour la dernière fois : « Kumba, ton père va traverser le fleuve qui nous sépare de nos ancêtres, qui m’attendent de l’autre côté de la rive. Mais avant de partir, je veux que tu saches que même si tu n’es pas l’ainé, tu es mon fils le plus méritant et ta sagesse te permettra d’être le protecteur de notre patrimoine, car l’école des blancs ne t’a pas transformé comme tes frères qui se sont perdus ». Le père se leva avec le peu de force qui lui restait et procéda à une bénédiction de son fils et à la fin, il lui dit : « voilà, il ne me reste plus qu’à te confier un code secret, utilise le, que en cas d’extrême urgence, quelque soit la situation dans la quelle tu te trouves, tu seras assisté », « par qui »? rétorqua Kumba,
« par des forces cosmiques, des forces qui dépassent l’intelligence humaine. J’ai essayé de comprendre, mais j’ai n’ai pu les concevoir qu’à travers ma vision humaine, hors leur intelligence commence là où s’arrête celle de l’homme. Donc chaque fois que tu te retrouveras face à des situations critiques, seulement dans des situations critiques (mort d’homme etc.… tu devras dire (à Nyambiè) ». « Que se passera t-il ? » demanda Kumba, « tu le sauras le jour j, maintenant laisse moi dormir, je suis fatigué » répondit son père. Le lendemain matin le père traversa la rivière pour rejoindre ses ancêtres. Après les funérailles, Kumba repartit dans sa ville au bord du fleuve Congo.
Okoko se considérait comme quelqu’un de pragmatique et croquait la vie à pleine dents. Il considérait son ami Kumba comme quelqu’un de superstitieux qui n’accepte pas vraiment le courant de l’évolution, lui le cartésien qui analyse et comprend ce qu’il fait.
Moupo lui était très mystérieux sur lui et sa famille, ses 2 amis n’avaient pas encore été chez lui, ils se voyaient au travail et chez Kumba et Okoko.
Un jour ils décidèrent d’aller une nouvelle fois à la chasse de nuit pour profiter d’un long week-end. Arrivé dans la forêt les 3 amis se séparèrent pour avoir plus de chances de trouver du gibier. Kumba en marchant dans l’obscurité, vit un troupeau de gibier passé et aussitôt tira dans le tas. Un cri de hurlement retenti dans la forêt, c’était Moupo touché en plein thorax qui hurlait de douleur, allongé par terre, son sang gisant au sol : « Kumba, tu m’as tué, Kumba tu m’as tué », Okoko arriva en courant et demanda à Kumba comment Moupo parti dans le sens opposé, se retrouve allongé devant toi ? A cet instant, Kumba se souvint des dernières paroles de son père, et c’était le moment de dire le code secret. Puis Kumba cria à haute et intelligible voix « à Nyambiè, à Nyambiè, à Nyambiè ».
D’un seul coup le sol se mit à trembler et une lumière aveuglante apparue de nulle part, et des hommes en blouses blanches arrivèrent sans mot dire, transportèrent Moupo dans une civière et ensemble traversèrent une porte pour arriver dans une clinique haute technologie. A travers la vitrine, Kumba et Okoko assistèrent à l’opération de Moupo. Quelques heures plus tard, à la fin de l’opération ces hommes en blouses blanches revinrent en disant aux 2 amis : « l’opération a été un succès et la cicatrisation des plaies est presque fini, vous allez repartir chez vous, mais ne dites rien de tout ce que vous avez vécu, personne ne vous croira. Les cicatrices sur la poitrine de votre ami seront pour vous la preuve du réel de cette situation». Un homme en blouse blanche ramena Moupo, complètement rétablit, et les 3 amis en refranchissant la porte se sont retrouvés au même endroit dans la forêt.
Kumba retrouvant ses esprits se retourna vers Okoko en lui disant : « mon frère, je viens d’avoir une hallucination », « moi aussi » répliqua Okoko, donc c’est une hallucination collective, même si Moupo hagard ne comprenait pas bien la tournure des événements. Puis Okoko pragmatique voulu vérifier par lui-même, et regarda la poitrine de Moupo qui était rempli de cicatrices qu’ils n’avaient jamais vu auparavant, ce fut la preuve de la réalité des évènements vécu. A cet instant, Kumba prit conscience des dernières paroles de son vieux père. De retour en ville, Moupo demanda sa mutation et coupa les ponts avec ses deux amis, mais Kumba et Okoko sans jamais rien dire à personne confortèrent encore plus leur amitié sans jamais reparler de ce qu’ils avaient vécu ce jour là.
Par Ayong