L’Afrique industrielle? Jamais ! assurait l’ex chancelier allemand Helmut Kohl

Voici quelques anecdotes : un documentaire ahurissant, maintes fois programmé sur des télévisions africaines, montre Larry Devlin, un agent de la Cia en poste à Léopoldville en 1963 (actuel Kinshasa). Cet agent raconte sereinement comment l’ordre lui avait été donné de Washington d’éliminer physiquement Patrice Lumumba, premier ministre congolais. Il révèle par ailleurs que l’uranium qui avait servi à fabriquer la première bombe atomique américaine qui fut larguée sur Hiroshima avait été extrait au Katanga. Enfin, ce diplomate retraité dévoile encore que, Léopold II, roi des Belges et l`Occident avaient convenu que l’Afrique devrait demeurer pour eux une réserve de matières premières et de biodiversité.

Cette volonté occidentale sera reprise en 1987 par le chancelier allemand Helmut Kohl qui, échangeant dans un cercle très restreint d’amis, lâcha presque révolté qu’il ne saurait être question de laisser l’Afrique s’industrialiser; et de conclure que l’Occident ne se laissera plus surprendre une deuxième fois ; l’Asie lui oppose une sérieuse concurrence aujourd’hui, parce que l’Occident avait été distrait face à son développement.

Tout est mis en mouvement non seulement pour maintenir l’Afrique dans sa position de dépendance, mais au besoin la pousser vers une régression économique, sociale et mentale. Le tutorat des institutions de Breton Wood, les plans d’ajustement structurel, les stratégies de lutte contre la pauvreté sont autant de techniques, de concepts psychologiques et de chantage politique qui trouve malheureusement sur le continent des relais dans la classe dirigeante.

L’Afrique industrielle? Jamais !, assurait l’ex chancelier allemand Helmut Kohl

 

L’Accord de partenariat économique (Ape) fait partie de la duperie occidentale pour empêcher toute velléité africaine de poser des actes réels de développement économique. Le drame n’est pas dans la tromperie occidentale, il est dans ses relais locaux.

L’article que  «Mutations» a publié (No 2325 du 20.01.09) sous le titre  «Ape intérimaire : ce que le Cameroun perd» a de quoi révolter tout esprit doté de bon sens et de patriotisme. Sans verser dans un protectionnisme aveugle, l’Etat du Cameroun a le droit et l’obligation de protéger sa petite industrie fébrile et embryonnaire. Lorsqu’on lui oppose la puissance industrielle occidentale, c’est pour quels nobles desseins ? Pire, lorsqu’un département ministériel commande une étude, c’est pour éclairer la décision à prendre sur un dossier important. L’étude initiée par le Minfi relative aux conséquences de la signature des Ape est claire. Elle précise : « en cas de signature des Ape, le Cameroun perdra 13.000 milliards de francs Cfa jusqu’en 2030 ! » Pourtant, le Cameroun a signé cet accord le 15 janvier !

Un haut cadre du Minfi a eu sous anonymat ces propos : «les Blancs savent que Paul Biya a un faible pour eux. Il ne peut rien leur refuser. En obtenant la signature du Cameroun, l’Afrique sera fissurée et ils auront les autres à l’usure… c’est un acte malheureux. Nous allons payer cher ses conséquences ! »

Le regard de l’autre

Un document prou ou réel circule dans la Toile depuis plus d’un an. Il est attribué à Dee Lee qu’on voudrait Caucasien, c’est-à-dire un Blanc pur de l`Europe centrale. Dee Lee a écrit donc en substance ceci :  «les Noirs ne lisent pas et resteront nos esclaves… nous pouvons encore continuer à récolter des profits des Noirs sans effort physique de notre part. Regardez les méthodes actuelles de maintien dans l’esclavage qu’ils s’imposent eux-mêmes : ignorance, avidité et égoïsme… leur ignorance constitue la première arme de ce maintien en esclavage. La meilleure façon de cacher quelque chose à un Noir est de la mettre dans un livre. Etant principalement des consommateurs, ils agissent par avidité, poussés par le plaisir et le désir de toujours posséder. Ils veulent toujours en posséder davantage sans penser le moins du monde à épargner pour la progéniture ou à investir pour les générations suivantes. Au lieu de démarrer une entreprise, ils penseront de préférence à s`acheter de nouvelles paires de chaussures très chères».

Il serait hypocrite de dire que le texte de Dee Lee est raciste globalement. L’esclavage et la colonisation sont un fardeau pour le Noir. Ce fardeau a engendré en lui des tares, des attitudes et des complexes qui se traînent en dépit du temps qui passe. Le regard du Blanc sur le Noir, même quand il clame son amour pour l`autre, n’est jamais entièrement débarrassé de ces préjugés. Depuis le 18e siècle, d’éminents Noirs, des Antilles en Amérique ont mené un très long combat pour que le Noir dépose son fardeau esclavagiste et colonial; pour que le Blanc soit moins condescendant. L’avènement d’Obama est l’épilogue de ce combat. Le regard du Blanc sur le Noir sera désormais différent. Aux autres Noirs de bien gérer et de capitaliser cet énorme succès.

Par Xavier Messé

Source: Mutations

 

 

Date de dernière mise à jour : 15/10/2017

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