Hommage à un intellectuel « oublié » : Jacques Jacob MENGUE m’EYI.

Dans le cadre des activités de notre site panafricain, nous avons décidé de rendre hommage à ceux qu’on appelle « les intellectuels oubliés ». Il s’agit de ces intellectuels africains formés dans les meilleures écoles et universités et dont vous ne trouverez les noms dans aucun manuel d’histoire ni de sociologie politique. Ces gens qui ont été « bannis », marginalisés, exclus, ignorés ou méprisés dans leur propre pays, probablement pour des raisons politiques ou idéologiques. 

Aujourd’hui, à l’occasion du 20ème anniversaire de sa disparition, nous rendons hommage à l’un des premiers économistes gabonais, un intellectuel « oublié » :

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Jacques Jacob MENGUE m’EYI. 

L’enfant du peuple Fang :

Jacques Jacob MENGUE m’EYI est né en 1938 à Miyele (dans le canton Nyé), à quelques kilomètres de la ville d’Oyem dans la province du Woleu Ntem au Nord du Gabon (au cœur même de la « Nation Fang »). Miyele est un village de la tribu Essangui, l’une des grandes tribus Fang que l’on retrouve aussi bien au Gabon, en Guinée-Equatoriale qu’au Cameroun. Au motif qu’ils refusaient toute cohabitation avec des étrangers, les guerriers de la tribu Essangui (conduits par le légendaire et charismatique EYI NKOGHE) ont combattu et chassé les colonisateurs blancs venus s’installer sur leurs terres à la fin du 19ème siècle (début 20ème siècle). L’administration coloniale leur fera payer par la suite cet affront.

MENGUE m’EYI est fils et petit-fils de chefs de village. Ses parents sont tous les deux des cultivateurs issus de familles nobles et vénérables dans leurs clans respectifs (« Essangui » pour le père et « Nkodjègn » pour la mère).  En effet, son père, EYI MEZUI, qui est chef de village est issu d’une grande famille Essangui. Sa mère, ANDEME ONDO, issue de la tribu Nkodjègn, n’est autre que la fille du légendaire ONDO BIKA’A (fondateur du village « Nkoum Ondo Bika’a »), un homme à la fois respecté et craint dans toute la contrée et au-delà. C’est là un détail, mais ce détail, raconté à un enfant (ce qu’est ou a été son ascendance familiale), peut jouer un rôle dans son éducation et dans son comportement futur d’homme. Indubitablement, la conscience de ses origines paysannes et nobles, et l’attachement à ses valeurs traditionnelles fang détermineront et influenceront plus tard l’identité, la personnalité du jeune MENGUE m’EYI. Cette conscience déterminera également son refus catégorique de collaborer avec le régime politique en place dans son pays.

A Miyele, son village natal, entouré des « anciens », il reçoit une éducation dure, dans un cadre rigide et organisé, avec le respect des aînés, le culte des ancêtres et l’initiation au « melane » (un rite sacré). Les « anciens » lui racontent les épopées du peuple d’Engong (à travers le Mvett), les mythes fondateurs de la « nation Fang ». MENGUE m’EYI a donc été formé à cette école traditionnelle.

Unique enfant de sa mère, une femme à la personnalité forte, il lui est très attaché. En réalité, MENGUE m’EYI est le 15ème enfant de sa mère. Les 14 premiers enfants n’ont pas survécu et sont tous morts jeunes. Il est donc le seul « survivant ». Convertie au christianisme et ancienne  de l’Eglise  protestante, ANDEME ONDO fait baptiser son fils et son père, EYI MEZUI, lui donne le prénom de Jacques Jacob.

Lorsqu’il atteint l’âge requis, ses parents l’envoient à « l’école des Blancs » au milieu des années 1940. Comme la plupart des enfants de sa contrée, il va à l’école chez les missionnaires français, précisément à la mission protestante de Mfoul à Oyem. Cette école accueille un fort contingent d’élèves originaires de toute la province du Woleu Ntem. Il effectue tout son cycle primaire (du CP.1 au CM.2) chez les missionnaires protestants et obtient son Certificat d’Etudes Primaires. Dans cette école, la formation est très stricte et, suivant les principes de l’éducation coloniale et protestante, elle est fondée sur des règles, des valeurs morales, une éthique de la vie. A la mission protestante de Mfoul, l’un des enseignants de MENGUE m’EYI se nomme André MINTSA (qui deviendra plus tard, dans les années 1960, député, ambassadeur, puis ministre de Léon MBA et d’Omar BONGO). Malgré son éducation protestante, Jacques MENGUE m’EYI entretiendra toute sa vie des rapports conflictuels avec l’Eglise chrétienne qu’il soupçonne de vouloir à tout prix couper les Africains de leurs coutumes et traditions en leur imposant des Dieux, des prophètes, des héros venus d’ailleurs. Il va ainsi puiser sa force et sa détermination dans la culture et les traditions du peuple d’Engong, le peuple Fang dont il est issu.

Au début des années 1950, il poursuit sa scolarité, de la 6ème en 3ème, à la mission protestante d’Andendé à Lambaréné (actuel Lycée FANGUINOVENY) dans la province du Moyen-Ogooué. Il y obtient son Brevet Elémentaire (B.E.) (ancienne appellation du BEPC). A Lambaréné, MENGUE m’EYI se lie d’amitié avec un jeune élève, originaire de la même région que lui : Martin EDZODZOMO-ELA (qui deviendra plus tard un éminent économiste et homme politique gabonais). Ensemble, ils feront toutes leurs classes.

Edzodzomo ella

Martin EDZODZOMO-ELA

Dans les années 1950, l’enseignement protestant au Gabon s’arrête au premier cycle du secondaire (c’est-à-dire en classe de 3ème). Les meilleurs élèves des établissements protestants sont ensuite envoyés au Cameroun pour poursuivre leur scolarité. Jacques MENGUE m’EYI et Martin EDZODZOMO-ELA qui se révèlent être de bons élèves sont donc envoyés en classe de 2nde à l’Institut des Missions Evangéliques de Libamba au Cameroun, dans un lycée presbytérien américain.Cet institut vise à promouvoir et à former « la future élite protestante » de la sous-région. Loin de leurs familles respectives, loin de leur Gabon natal, les deux étudiants gabonais vivent dans des conditions extrêmement difficiles et font l’apprentissage de la dure réalité de la vie. C’est de Yaoundé au Cameroun qu’ils rejoignent finalement le Gabon pour le Lycée National de Libreville (actuel Lycée National Léon MBA) où ils achèvent leurs études secondaires : Baccalauréat 1ère partie (en fin de 1ère) et baccalauréat 2ème partie (en fin de Terminale), car tel était le régime en ce temps-là. En 1961, ils décrochent tous les deux le Bac scientifique « Mathématiques élémentaires » appelé « Math’ Elem’ » (l’actuel Bac C). Martin EDZODZOMO-ELA obtient une bourse d’études pour les Etats-Unis. Jacques MENGUE m’EYI, quant à lui, s’envole pour la France. Bien plus tard, leurs chemins se recroiseront.

Premier bachelier de sa contrée (et l’un des premiers bacheliers de la province du Woleu Ntem), Jacques MENGUE m’EYI devient, malgré lui, pour tous les enfants de son canton une sorte de « légende vivante » que les parents citent en exemple ; une source d’émulation, un modèle à suivre pour tous les écoliers, collégiens et lycéens des environs. Désormais, dans toutes les écoles du canton Nyé, on demandera aux enfants de « faire l’école comme MENGUE m’EYI » (expression couramment utilisée à l’époque dans les villages de la contrée).

La formation universitaire d’un futur cadre gabonais :

Pour les études supérieures, Jacques MENGUE m’EYI est envoyé en France à titre d’étudiant boursier. Titulaire d’un Bac scientifique, il s’inscrit naturellement à la faculté de Sciences de l’Université de Lille (au Nord de la France) en 1961. Il commence précisément ses études universitaires par la classe de Propédeutique en Maths-Physique-Chimie (sorte de « classe préparatoire » dans les facultés de Sciences avant d’aborder la licence proprement dite). Après avoir passé le C.E.S. de M.P.C. (Certificat d’Etudes Supérieures de Maths-Physique-Chimie), il renonce finalement à poursuivre les études de Sciences car il juge les travaux en laboratoire relativement dangereux (notamment en chimie). En effet, il est victime d’un malheureux accident en travaux pratiques (il s’est légèrement brûlé la main en manipulant de l’acide dans un laboratoire de chimie). C’est alors qu’il abandonne les études de « Sciences dures » et se tourne vers les études de « Sciences économiques et sociales » qu’il entreprend d’abord à Lille (1ère et 2ème années de Licence).

Au début des années 1960, le Gabon compte déjà quelques dizaines d’étudiants dans les universités françaises. Ils y suivent des formations qui font encore défaut dans leur pays nouvellement indépendant. 

Doc47Jacques Jacob MENGUE M’EYI

Etudiant en Economie à l’Université de Lille (France) en 1963. 

De 1961 à 1965, à l’Université de Lille, Jacques MENGUE m’EYI côtoie d’autres étudiants gabonais parmi lesquels figurent de futurs cadres du Gabon :

-       François OWONO NGUEMA : docteur en physique nucléaire, ancien ministre d’Etat,

-       Daniel MINTSA mi OWONO : mathématicien et ingénieur des ponts et chaussées (aujourd’hui décédé),

-       Youssouf GAFARI : mathématicien, ancien proviseur de lycée,

-       Bernard OBIANG OSSOUBITA : docteur en médecine, professeur agrégé d’université,

-       Julien MEZUI : docteur en médecine, ancien ministre, ancien porte-parole du Parti Démocratique Gabonais (P.D.G.) (aujourd’hui décédé),

-       Jules BOURDES OGOULIGUENDE : docteur en droit, ancien ministre,

-       Pierre-Louis AGONDJO OKAWE : docteur en droit, avocat, homme politique (aujourd’hui décédé),

-       Max REMONDO : docteur en droit, professeur d’université,

-       Isaac NGUEMA : docteur en droit, ancien ministre, professeur d’université (aujourd’hui décédé),

-       Marie-Lyse ISSEMBE : avocate,

-       Paul MALEKOU : juriste, ancien ministre…

Dès 1965, MENGUE m’EYI poursuit ses études à l’Université Panthéon-Sorbonne à Paris où il obtient tour à tour la Licence et le D.E.S. (Diplôme d’Etudes Supérieures de Doctorat) en Sciences Economiques. On passe nécessairement par là si on a opté pour la filière Doctorat d’état (à ne pas confondre avec un Doctorat de 3ème cycle ou un Doctorat d’Université…). Il se spécialise sur des questions d’aménagement du territoire, de planification politique et de développement économique et social. Sa thèse de doctorat d’Economie porte sur « La planification : condition et instrument de développement économique en pays sous-développés. Le cas des pays de l’Union Douanière et Economique de l’Afrique Centrale (UDEAC) » (sous la direction du professeur Jean MARCZEWSKI).

L’objectif de cette thèse est de confronter les démarches et les expériences concrètes et montrer dans quelle mesure la planification peut être considérée comme un instrument approprié (entre autres techniques) de politique pour le développement des pays de la sous-région d’Afrique centrale. En effet, c’est sur l’aire géographique et socio-économique couverte par l’UDEAC (l’actuelle CEMAC) qu’il entend mener ses investigations. 

Doc44

Jacques Jacob MENGUE M’EYI

Etudiant en Sciences économiques à l’Université Panthéon-Sorbonne, Paris, 1967.

Un étudiant engagé :

C’est en France, à l’université, que Jacques MENGUE m’EYI découvre au début des années 1960 les grandes figures politiques noires américaines (Marcus GARVEY, Malcolm X, les Black Panthers, Stockely CARMICHAEL, Martin Luther KING,…). Il développe un appétit certain pour la lecture et se passionne pour les grands penseurs et écrivains noirs (William DU BOIS, Frederick DOUGLASS, Aimé CESAIRE, Cheikh Anta DIOP, Joseph KI-ZERBO, Frantz FANON, MONGO BETI,…). Ces auteurs éveillent l’esprit du jeune MENGUE m’EYI aux questions essentielles que doit se poser tout Africain à cette époque. Il dévore les livres sur l’Histoire et les civilisations de l’Afrique noire.

Comme de nombreux étudiants de sa génération, MENGUE m’EYI est séduit par les idéologies révolutionnaires des grands leaders du Tiers-Monde (Patrice LUMUMBA, Kwamé NKRUMAH, Amilcar CABRAL, Julius NYERERE, Jomo KENYATTA, Ahmed SEKOU TOURE, Ahmed BEN BELLA, MAO TSE-TSOUNG, Fidel CASTRO, Ernesto « Ché » GUEVARA, …). Le jeune étudiant Gabonais se familiarise avec les thèses défendues par ces leaders politiques qui exhortent les peuples à lutter contre l’impérialisme occidental et contre le néo-colonialisme. Ces thèses auront, plus tard, une grande influence sur le positionnement politique et idéologique de MENGUE m’EYI. En effet, ces discours empreints de nationalisme et prônant une meilleure répartition des richesses le touchent particulièrement. Le jeune étudiant décide alors de prendre une part active dans les débats sur l’évolution de la société gabonaise postcoloniale.

Les mouvements étudiants : de l’AGEG à la FEANF.

Jacques MENGUE m’EYI fait ses classes dans le syndicalisme étudiant en militant dans l’U.N.E.F. (Union Nationale des Etudiants de France), et comme plusieurs de ses anciens camarades (étudiants Gabonais des années 60), il milite activement dans l’A.G.E.G. (Association Générale des Etudiants Gabonais en France) et dans la très célèbre F.E.A.N.F. (Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France). C’est dans ce syndicat d’étudiants Africains, né au début des années 50, au moment de l’émancipation des peuples colonisés que s’est faite la formation politique de nombre d’étudiants africains. Dans son combat contre le système impérialiste et néo-colonialiste occidental, La F.E.A.N.F. acquiert une notoriété qui va s’étendre bien au-delà des frontières de la France. Dorénavant c’est un mouvement révolutionnaire qui fait peur et dont la popularité inquiète certains régimes politiques en Afrique. Les membres de la F.E.A.N.F. veulent contribuer à l’affirmation de l’Afrique en France, à la valorisation de l’identité africaine en véhiculant les sentiments de solidarité et d’unité.

De nombreux étudiants gabonais, quant à eux, militent au sein de l’A.G.E.G. Très critique à l’égard des autorités gabonaises, au fil des années, l’A.G.E.G. est devenue un mouvement politique susceptible de faire trembler le gouvernement ; d’où la « récupération » de ses leaders par Léon MBA, puis Omar BONGO. Ces étudiants dénoncent la politique néocoloniale que la France pérennise en Afrique, et particulièrement au Gabon.

L’engagement politique de Jacques MENGUE m’EYI commence réellement dès son arrivée en France lorsqu’il rejoint les rangs de l’A.G.E.G. et de la F.E.A.N.F. Toutefois, en tant qu’homme d’abord et citoyen d’un pays donné ensuite, il a toujours eu une idée, une opinion sur bon nombre de faits et autres événements politiques. Durant ces années d’études à Lille, il adhère à un parti politique que ses « aînés » (étudiants Gabonais des promotions antérieures à la sienne) venaient de créer sur le sol français : le M.G.A.P. (Mouvement Gabonais d’Action Populaire), un parti politique d’obédience socialiste dure, autrement dit marxiste-léniniste. Cela correspondait à la situation néocolonialiste régnant à l’époque au  Gabon. Mais ce parti est mort aussitôt né, ses principaux dirigeants et leaders (dont Emile KASSA MAPSI, Paul MALEKOU, Marc-Saturnin NAN NGUEMA, Eloi RAHANDI CHAMBRIER, BOUKA bi NZIENGUI,…) l’ayant renié une fois rentrés  au pays où ils sont tous devenus, à l’exception de quelques rares individus, des barons du régime en place, plutôt enclins à traquer et à persécuter tous ceux qui ne suivaient pas leur exemple. Après le revirement (ou la trahison) de ses anciens camarades de lutte de l’A.G.E.G., de la F.E.A.N.F. et du M.G.A.P. qui ont très rapidement intégré le régime qu’ils avaient longtemps contesté, Jacques MENGUE m’EYI prendra ses distances avec les milieux politiques pendant près de 20 ans.

Le retour définitif au pays :

Après près de 10 ans d’absence, Jacques MENGUE m’EYI revient dans son pays en 1970. Il retrouve un pays qui sort à peine de la colonisation ; un pays où tout est à construire ; où les cadres diplômés d’université ne courent pas les rues. Après de brillantes études en France, il entend naturellement participer, comme tant d’autres cadres, au développement du Gabon.

Il sollicite les autorités compétentes de son pays pour l’attribution d’une bourse de recherches (avec d’autres facilités) lui permettant de circuler dans les pays de l’U.D.E.A.C. 

Premier économiste-planificateur du Gabon, il est reçu par le Président de la République, Albert Bernard BONGO qui propose de l’intégrer à la Fonction Publique tout de suite en l’affectant au Commissariat Général au Plan comme chargé d’études. Naïvement, MENGUE m’EYI accepte la proposition présidentielle en pensant trouver dans cet organisme des structures et des instruments de travail (moyens, documentations) comme au Commissariat Général au Plan en France ou à l’I.N.S.E.E. à Paris. Il va très vite déchanter.

Courtisé par le régime en place, en ce début des années 1970, MENGUE m’EYI est l’un des intellectuels gabonais les plus en vue de la génération.

Doc34Un jeune économiste prometteur et plein d’avenir ??

Le parcours professionnel d’un brillant économiste : 

Doc41Jacques Jacob MENGUE M’EYI chargé d’études au Commissariat Général au Plan (Ministère de la Planification du Gabon) en mission à Lomé (Togo), Octobre 1970.  

De retour au Gabon en 1970, Jacques MENGUE m’EYI est nommé Chargé d’études au Commissariat Général au Plan.

En 1971, il est détaché à la Direction commerciale de la Compagnie Française du Gabon (C.F.G.) à Port-Gentil (capitale économique du Gabon). Il sera principalement chargé de prospecter les marchés du contre-plaqué dans les pays où se trouvent les principaux clients de ce produit. La ville de Port-Gentil est la deuxième du pays en termes de population. En raison de l’exploitation du bois et d’une intense activité pétrolière générant plusieurs secteurs connexes, Port-Gentil est devenue la capitale économique du Gabon.

De 1972 à 1976, il est professeur d’économie politique et de statistiques à l’Ecole Nationale d’Administration (E.N.A.) de Libreville, et cumulativement, dès 1974, Directeur des études, des programmes et des stages de l’E.N.A. En 1976, MENGUE m’EYI est démis de ses fonctions pour avoir refusé d’inscrire à l’E.N.A. les enfants d’un ministre gabonais. A cette époque, l’E.N.A. est considérée comme une école d’élite chargée de former les futurs cadres de l’administration gabonaise. L’admission à cette école est donc soumise à un concours particulièrement difficile.

Parallèlement, à titre vacataire, de 1974 à 1976, il dispense des cours d’économie politique, de mathématiques et de statistiques à l’Université de Libreville.

En dispensant des cours à l’E.N.A. et à l’Université de Libreville, il participe ainsi à la formation de la future élite qualifiée et compétente dont l’administration gabonaise a besoin. 

Sans titre1Jacques Jacob MENGUE m’EYI

Professeur d’économie politique, de mathématiques et de statistiques et

Directeur des études, des programmes et des stages à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA)

Libreville, novembre 1975.

De 1976 à 1978, il fait un bref séjour au Ministère du Tourisme en qualité de Conseiller technique du ministre de ce département. L’aventure au Ministère du Tourisme sera de courte durée. 

Doc30Jacques MENGUE m’EYI (Conseiller technique au ministère du Tourisme) en mission au Maroc en 1978

En 1978, il est à nouveau nommé au Plan comme Directeur de la Planification Générale. Un autre texte (décret) fera de lui, en cumul, Directeur de la Planification Générale et Conseiller technique du Ministre de la Planification, de l’aménagement du territoire et de l’économie. Il assumera ces deux fonctions jusqu’en 1986, date à laquelle  il a été déchargé de la direction de la Planification générale.

De 1986 à sa retraite en 1994, il sera Conseiller technique au Ministère de la Planification.  

Durant son séjour à la C.F.G. à Port- Gentil comme durant tout le temps qu’il a passé au Tourisme et à la Direction Générale de la Planification, Jacques MENGUE m’EYI a beaucoup voyagé. Il a notamment participé à des dizaines de conférences et colloques internationaux organisés par la C.E.A., le P.N.U.D, l’O.N.U.D.I ou le G.A.T.T. à travers le monde (USA, Canada, France, Belgique, Tunisie, Maroc, Gambie, Nigeria, Ghana, Benin, Togo, Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Cameroun…). Pendant de nombreuses années, il a été chargé par la C.E.A. (Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique) de rédiger des fiches socio-économiques sur le Gabon (pour les besoins de la confection périodique de ses documents sur la situation de l’Afrique) comme c’est de rigueur dans ces organismes spécialisés des Nations Unies.

Doc19De 1970 à 1986, Jacques MENGUE m’EYI a représenté le Gabon à des dizaines de conférences et colloques internationaux à travers le monde (USA, Canada, France, Belgique, Tunisie, Maroc, Gambie, Cameroun, Tanzanie, Kenya, Sénégal, Côte d’Ivoire, Nigeria, Ghana, Ouganda, Ethiopie, Togo, Benin, Liberia, etc.).

Tous ceux qui l’ont connu et côtoyé, en ce début des années 1970, reconnaissent unanimement son talent, sa compétence et ses capacités intellectuelles (supérieures à la moyenne). On lui prédit un brillant avenir professionnel. En effet, c’est un jeune économiste prometteur et plein d’avenir qui va parcourir le monde et représenter son pays dans différents séminaires, conférences et colloques internationaux. Pourtant, son parcours professionnel, en dents de scie, sera loin d’être aussi radieux. Le brillant économiste dont on prédisait un parcours exceptionnel sera très vite confronté à la dure réalité imposée par le régime politique en place au Gabon.  

Un économiste-planificateur au service de l’Etat :

L’affectation au Ministère de la Planification et du Développement place une fois encore MENGUE m’EYI dans un nouveau chantier administratif. A la tête de la Direction de la Planification générale, il est confronté à la dure réalité de l’administration gabonaise (lourdeurs et pesanteurs administratives voulues et entretenues au sommet de l’Etat). Sa mission est de guider, d’éclairer l’action de l’autorité dans sa politique de développement socio-économique du pays. Pour MENGUE m’EYI « la planification est un travail d’observation objective des faits et des phénomènes socio-économiques, d’analyse critique, de conception et d’élaboration de schémas, de programmation coordonnée dans le temps et l’espace… d’un point de vue conceptuel, le plan peut donc être défini comme un ensemble coordonné d’opérations ou d’actions visant à organiser la meilleure utilisation possible, dans le temps et dans l’espace, de l’ensemble limité des moyens et ressources d’une société donnée en vue de promouvoir son développement ».

Il apporte dans ses nouvelles fonctions un plus avec son expérience et sa rigueur. Il propose de revoir les structures du Commissariat Général au Plan, revoir le contenu, les missions pour rendre la direction plus efficace et plus opérante. Il entend faire de cette direction « une pépinière de jeunes talents », un fleuron pluridisciplinaire où sont massivement recrutés de jeunes diplômés gabonais (sociologues, démographes, économistes, politologues, statisticiens, géographes, urbanistes, …). Il considère le développement comme un processus de progrès vers lequel tous les peuples sont engagés au cours de leur existence via le développement de structures sociales et économiques. Il interpelle régulièrement les autorités gabonaises sur la nécessité de doter le pays d’infrastructures dignes de ce nom pouvant impacter sur la qualité de vie des populations (voies de transports et de communications, infrastructures scolaires, hospitalières et sanitaires, logements sociaux,…). Il soumet à sa hiérarchie plusieurs projets de développement touchant différents secteurs d’activités (agriculture, transport, santé, enseignement, économie) et rédige plusieurs articles sur la question de planification qui sont restés sans écho ou ignorés par les autorités gabonaises :

-       Faisons le plan.

-       Quelle planification pour quel développement au Gabon ?

-       Qu’est-ce que la planification pour le développement ?

-       L’expérience d’établissements publics au service du développement.

-       L’établissement de marchés communs en Afrique. Problèmes et avantages : le cas des pays de l’UDEAC., etc.

Mais, malgré toute sa bonne volonté, MENGUE m’EYI sera très souvent confronté à l’inertie et au laxisme, voire à l’incompétence, de certains hauts responsables du pays qui n’apprécient guère cet économiste qui veut faire bouger les choses.

Doc21Conférences annuelles des planificateurs, statisticiens et démographes africains organisées par le PNUD, l’ONUDI, la CEA et l’OUA à Addis-Abeba, Arusha, Rabat, Lomé, Monrovia, Lagos, Yaoundé, Cotonou, Accra, Tunis, Nairobi, etc. 

Un intellectuel « banni » par le Pouvoir :

Un intellectuel, c’est par définition quelqu’un qui défend des idées, qui conteste et qui proteste. En effet, poser des questions et s’en poser, remuer des idées et les défendre, contester, protester, dire « non » quand le « oui » n’est pas possible, démissionner lorsqu’il n’y a plus rien d’autre à faire…, c’est cela la mission d’un intellectuel depuis qu’il en existe. Malheureusement, sous les cieux d’Afrique, en singulièrement du Gabon, les intellectuels ont brillamment failli à cette mission. Ils s’en sont même détournés. 

Dans les années 1960 et 1970, de nombreux diplômés gabonais, fraichement débarqués des universités occidentales, ont fait le choix de collaborer avec le régime BONGO qu’ils avaient longtemps contesté durant leurs années d’études à l’étranger. Préférant protéger leurs carrières professionnelles et jouir de tous les avantages financiers et matériels que cela incombe, ils ont tout simplement renoncé, pour la plupart, à jouer ce rôle d’intellectuels. Par leur silence complice ou par leurs applaudissements, ils ont approuvé les dérives du régime en place dans leur pays.

D’autres choisissent de rester en dehors du Système et refusent toute collaboration avec le pouvoir en place. Des pressions, des manœuvres d’intimidation et de harcèlement seront exercées sur tous ceux qui ne partagent pas ou n’adhèrent pas à l’idéologie du Pouvoir. De nombreux intellectuels gabonais sont « réduits au silence » (au sens propre comme au figuré), négligés, marginalisés, exclus ou sous-employés.

Contrairement à certains de ses anciens camarades de France, Jacques MENGUE m’EYI fera le choix périlleux et courageux de ne jamais adhérer au Parti Démocratique Gabonais (P.D.G.), parti au pouvoir au Gabon depuis 1968. Et pourtant, comme certains de ses camarades, il aurait pu bénéficier, à son retour au Gabon, des faveurs du régime en place. Mais l’homme a fait le choix de ne pas se « prostituer » pour des postes politiques, aussi prestigieux soient-ils.

D’ailleurs, il écrira au sujet de la politique et de l’organisation de la vie en société : « la politique est le propre de l’Homme - avec grand H - en tant qu’être humain, en particulier depuis que cet homme vit en société organisée. En effet, depuis toujours, les sociétés humaines se sont efforcées de dépasser le stade de simples hordes, de vulgaires bandes d’êtres sauvages vivant sans loi ni règle, sans foi ni morale. La cité antique, par exemple l’attique grecque mieux connue des sociologues et historiens de l’époque classique, était un ensemble complexe comprenant, outre la ville d’Athènes, la campagne environnante avec ses villages, ses fermes, ses bourgs… Le tout entretenant des rapports (d’échanges) réciproques. Pour que ce ‘’tout’’ se tienne et vive normalement, autrement dit pour qu’il soit viable pour toutes ses composantes, il aura fallu imaginer, inventer des modalités d’aménagement de la vie communautaire de cet ensemble d’hommes et de choses. C’est cet effort, ce souci permanent d’aménager au mieux l’espace existentiel de l’Homme que j’appelle pour ma part ‘’faire de la politique’’. Pour en revenir à mon cas, je dirai qu’ici au Gabon, je ne faisais pas de politique jusque-là, faute de cadre dans lequel exprimer ou faire valoir ce souci. Le Gabon des temps modernes est resté depuis longtemps un pays figé au regard de la vie politique telle que je la conçois ; je n’ai pas cru devoir me mêler à cette espèce de grand spectacle, ce cinéma quotidien auquel on assiste au Gabon du P.D.G. Je m’étais en fait rendu compte que ‘’faire la politique’’ au Gabon signifiait ‘’faire semblant’’, s’escrimer en vue d’être parmi les gens du cercle dirigeant, afin, simplement et uniquement, de jouir des rentes de situation que cela confère naturellement surtout sous les cieux d’Afrique d’aujourd’hui ».

Toute sa vie, Jacques MENGUE m’EYI refuse de servir de « caution intellectuelle » à un régime corrompu. Il refuse de partir à la « mangeoire », se servir comme tant d’autres. De 1970 à 1990, il s’abstient de faire la politique jusque-là, au sens gabonais du mot, c’est-à-dire qu’il n’a rien fait pour « se faire une place au soleil », en recherchant par exemple les faveurs des dirigeants du moment alors même qu’il en avait l’occasion.

Homme de caractère, intransigeant, parfois dogmatique, MENGUE m’EYI n’hésite pas à critiquer sévèrement l’attitude de certains de ses anciens camarades de France qui ne trouvent pas grâce à ses yeux. Il dénonce cette forme de « prostitution » qui vise à chanter les louanges du Chef pour être bien vu et bénéficier, si possible, d’une nomination politique.

A son retour au Gabon, au début des années 70, il faisait partie des « jeunes intellectuels pleins d’avenir », ceux dont on prédisait une belle carrière. Il aurait pourtant pu profiter de cette position pour faire carrière. Mais l’homme a de la morale. Il se bat pour un idéal et non pour des postes politiques. Cette prise de position et cette distance lui vaudront les foudres du Pouvoir. Sa carrière professionnelle en prendra un sérieux coup.

Puis, la Conférence nationale arrive au début de l’année 1990, avec toute la littérature spontanément florissante qu’on sait. L’avènement du multipartisme qui en résulte a donné à plus d’un Gabonais se sentant frustré culturellement et intellectuellement la possibilité de choix pour se déterminer.

L’adhésion au Rassemblement National des Bûcherons (RNB) :

Jacques MENGUE m’EYI qui s’était longtemps gardé de se laisser aliéner et abrutir par le régime BONGO, choisit finalement d’adhérer à un parti politique. Son choix se porte sur le Rassemblement National des Bûcherons (R.N.B.), le principal parti de l’opposition gabonaise, dirigé par le Père Paul MBA ABESSOLE, un prêtre défroqué qui a rangé sa soutane pour la politique. Comme plusieurs milliers de Gabonais au début des années 1990, MENGUE m’EYI a été séduit par le discours fédérateur de cet homme d’Eglise devenu leader politique. Paul MBA ABESSOLE prétend débarrasser le Gabon de la dictature d’Omar BONGO et libérer le peuple. Ses discours tranchants et sans concession lui ont donné une immense popularité auprès de dizaines de milliers de Gabonais qui voient en lui le porte-parole d'un peuple opprimé et exploité depuis tant d’années. 

Doc1Jacques MENGUE m’EYI (aux côtés du Pr. Pierre-André KOMBILA) lors du séminaire provincial du Rassemblement National des Bûcherons (RNB).

Oyem, Mars 1991. 

Quant à lui, MENGUE m’EYI considère le R.N.B. comme le nouveau cadre offert aux Gabonais pour appréhender et résoudre leurs problèmes sociaux, économiques, culturels et politiques du pays. Selon ses propos, « le R.N.B. serait alors pour lui le moyen de rompre radicalement avec la ‘’politique spectacle’’ que le P.D.G. propose aux Gabonais depuis 1968. Une politique ‘’sans queue ni tête’’, improvisée au jour le jour, sans réels projets de société… L’espèce de « bourbier » dans lequel se trouve enfoncé aujourd’hui notre pays exige que tout enfant de ce Gabon se lève et s’engage, d’une manière ou d’une autre, pour sauver le pays. Je crois pouvoir dire que c’est cette conscience – même tardive – qui a suscité l’émergence du R.N.B. et d’autres partis foncièrement engagés, déterminés à opérer le changement nécessaire dont a besoin le Gabon d’aujourd’hui… ». Il devient membre du Comité Directeur du R.N.B. et participe à toutes les activités du parti. 

Doc6Jacques MENGUE m’EYI recevant le père Paul MBA ABESSOLE (leader de l’opposition gabonaise) à son domicile de Libreville, Décembre 1990. 

Dès le milieu des années 1990, des rumeurs persistantes circulent sur la moralité quelque peu douteuse du Père MBA ABESSOLE, soupçonné de connivence avec le régime BONGO.

Dans les deniers mois de sa vie, MENGUE m’EYI prend ses distances avec le monde politique. Sûrement, avait-il compris, très tôt, que le Père Paul MBA ABESSOLE n’était qu’un vendeur d’illusions parmi d’autres ?

Un intellectuel « oublié » :

A un journaliste qui lui posait la question « Pourquoi n’avoir pas profité du régime BONGO pour vous enrichir comme l’ont fait, sans aucun scrupule, d’autres « intellectuels » gabonais de votre génération ? », MENGUE m’EYI répondit : « Tous les individus ne sont pas ‘’façonnés’’, éduqués et formés de manière identique comme dans un moule standard unique. Ils ne se laissent donc pas tous « uniformiser » facilement. Il est même aberrant de parler d’« intellectuels » pour désigner les individus auxquels vous faites allusion… Pour des raisons de principes, d’éthique morale et de valeurs personnelles, j’ai refusé de me prostituer, de m’aliéner et de mettre à genoux pour quelques privilèges matériels et financiers. Je suis probablement passé à côté de la fortune, mais je ne le regrette pas. Contrairement à d’autres, je peux marcher la tête haute car je ne me suis pas mis à genoux. Jamais je ne suis allé mendier ou quémander le moindre poste politique. Je n’inscrirai probablement pas mon nom à la postérité… Le Gabonais moyen ne se doute certainement pas de mon existence. Qu’importe ! En tout cas, j’espère léguer à mes enfants comme principal héritage ‘’le sens de l’honneur et la fidélité à ses engagements’’ ». Ainsi parlait Jacques MENGUE m’EYI.

Un hommage posthume :

Le 21 avril 1995, Jacques Jacob MENGUE M’EYI meurt à Libreville, à l’âge de 57 ans. De nombreuses personnalités politiques originaires de la province du Woleu Ntem (anciens ministres, ministres et députés du PDG et de l’Opposition) assistent à ses obsèques. Ils sont ainsi nombreux à rendre un vibrant hommage à l’un des premiers économistes gabonais ; celui dont on prédisait un « brillant avenir professionnel » et dont la carrière a été « brisée » par le régime BONGO.

Jacques MENGUE m’EYI repose désormais dans son village natal, à Miyele, aux côtés de sa mère, ANDEME ONDO.

Construite et inaugurée en 2001, la nouvelle école primaire de Miyele, son village natal (dans le canton Nyé à Oyem), porte désormais le nom de Jacques Jacob MENGUE M’EYI. Les populations du village ont voulu ainsi rendre un hommage mérité au « premier fils du canton diplômé d’université » ; un hommage à celui qui a été, par son parcours, un modèle ou une référence pour tous les enfants de la contrée et au-delà, dans les années 1960 et 1970.  

Fh000004Construite et inaugurée en 2001, la nouvelle école de Miyele (dans le canton Nyé à Oyem) porte désormais le nom de Jacques Jacob MENGUE m’EYI.

Un hommage posthume pour honorer l’un des premiers intellectuels de la province du Woleu Ntem.

MENGUE m’EYI était un homme simple qui ne revendiquait et ne jouait d’aucun signe ostentatoire de richesse, de réussite ou de prestige. C’était un personnage discret, voire effacé, qui parlait peu, fréquentait peu de gens (probablement pour des raisons de sécurité). On lui connaissait très peu d’amis. Cet homme qui n’a pas été reconnu à sa juste valeur par son propre pays portait en lui les stigmates de la répression et de la persécution psychologique d’un régime politique.

En 1970, à son retour de France, des personnalités politiques et des jeunes diplômés gabonais de l’époque se bousculaient pour rencontrer « ce jeune économiste plein d’avenir ». A la fin de sa vie, en 1995, on avait quasiment oublié qu’il fut l’un des intellectuels gabonais les plus courtisés de sa génération… Son nom ne figure aujourd’hui dans aucun manuel d’histoire ni de sociologie politique. Peu de gens se souviennent d’ailleurs de son existence. 

Doc14Jacques MENGUE M’EYI est décédé à Libreville le 21 avril 1995 à l’âge de 57 ans.

A l’occasion du 20ème anniversaire de son décès, le site panafricain AYONG avait tout simplement le devoir de vous faire découvrir cet intellectuel « oublié ». 

 

Par AYONG 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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Commentaires

  • Sylvanie Andong

    1 Sylvanie Andong Le 02/06/2015

    Mon Dieu, que dire face à toutes ces révélations cachées. Je viens de passer des heures à pleurer, car je viens de me rendre compte que je ne savais même pas qui était mon père. Je dois avouer que j'étais très jeune lors de sa disparition, je suis plus que fière de savoir que je suis issue d'un tel homme, je comprends mieux qui je suis, d'où je sors et certains de mes caractères similaires à. Mengue M'Eyi Jacques Jacob. Infiniment merci aux administrateurs du site AYONG.
  • Mboui-Bikoro Jeanne Claire

    2 Mboui-Bikoro Jeanne Claire Le 22/04/2015

    Mes vifs remerciements pour ce travail de titan et surtout mes encouragements pour faire revivre ,ressuciter ces "oubliés" de la nation. Cet homme avait vu juste en comparant le Gabon à une fable de La Fontaine; LA CIGALE ET LA FOURMI....Il avait l'habitude de dire qu'un jour,on nous demandera: où étiez-vous au temps chaud. Et, avec son humour habituel, enchaînait,; EH BIEN,DANSEZ MAINTENANT.mon Dieu s'il pouvait revenir et voir ce qu'est devenu notre pays....
  • Afap

    3 Afap Le 22/04/2015

    Très bel hommage et très bel article. On dit que l'or se trouve dans la boue. Et dans la boue de nos mémoires vous nous sortez un tel héros! Vraiment Merci Ayong. Désormais je pourrais dire qu' il est possible de rester fidèle à ses idées et de ne pas plonger sa cuillère dans le bouillon épicé de la corruption et je citerai Mr Mengue M'eyi comme exemple.
  • Mboui-Bikoro Jeanne Claire

    4 Mboui-Bikoro Jeanne Claire Le 22/04/2015

    Mes vifs remerciements pour ce travail de titan et surtout mes encouragements pour faire revivre ,ressuciter ces "oubliés" de la nation. Cet homme avait vu juste en comparant le Gabon à une fable de La Fontaine; LA CIGALE ET LA FOURMI....Il avait l'habitude de dire qu'un jour,on nous demandera: où étiez-vous au temps chaud. Et, avec son humour habituel, enchaînait,; EH BIEN,DANSEZ MAINTENANT.mon Dieu s'il pouvait revenir et voir ce qu'est devenu notre pays....
  • ANGUE EYI Honorine Précilia

    5 ANGUE EYI Honorine Précilia Le 21/04/2015

    Merci beaucoup aux administrateurs de ce site AYONG pour cet hommage et surtout le partage de ces nombreuses informations sur la vie de ce grand homme qu'était MENGUE m'EYI Jacques Jacob

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