AYONG vous présente aujourd'hui un livre qui fait la promotion d'une des des langues Africaines menacées de disparition à moyen terme. « L'Essai pratique de vulgarisation de la langue Fang/Beti » est un livre écrit par le Dr Aymard MBA O'KAREY aux éditions Mongyadza-international. Nous avons eu un entretien avec lui pour qu'il puisse nous expliquez le contenu de son livre et les raisons de sa publication.
AYONG: Bonjour Dr MBA O'KAREY
Dr MBA O'KAREY: Bonjour
AYONG: Pourriez vous vous présenter à nos internautes?
Dr MBA O'KAREY: Je suis Aymard MBA O’KAREY, je suis un gabonais né à Mitzic dans la province du Woleu-Ntem, au nord du Gabon. Après avoir vécu en Chine pendant près d’une décennie, j'ai décidé d'écrire cet essai pratique, bien que je sois médecin urologue de formation. C’est ma passion pour les langues du monde et mon combat pour la réhabilitation des langues africaines par tous les moyens possibles qui m’ont poussé à me consacrer à l’écriture de cet ouvrage exceptionnel qui j'espère, donnera forme à mon combat. (intro biographie au dos de la couverture)
AYONG: Comment vous est venue l'idée d'écrire cet ouvrage?
Dr MBA O'KAREY: Cette approche naît du constat que j’ai fait des innombrables ressemblances qu’ont vraisemblablement les langues chinoise et fang. N’étant pas linguiste, il m’a donc été impossible d’en trouver les raisons mais il n’en demeure pas moins que je voyais par ce rapprochement, le moyen de vulgariser l’apprentissage du fang. (Résumé de l’œuvre au dos de la couverture)
AYONG: Pourquoi un livre sur la langue Fang/Beti?
Dr MBA O'KAREY: Parce que le Fang est ma langue maternelle et qu’en tant que père, j’ai constaté que mes enfants et les nouvelles générations de ma famille étaient toutes exclusivement francophones. Elles ne parlent plus Fang et ça me désole profondément. Le constat est d’autant plus amer que dans mon pays, les enfants sont désormais plus français que gabonais car ils ne regardent que les télés françaises et tout leur paradigme est ainsi biaisé. Nous faisons désormais des français en pleine terre africaine et ce, sans que personne ne s’en préoccupe!
Fang/Beti car le Beti c’est la langue Fang du Cameroun. En Chine, j’ai eu l’occasion de discuter avec des amis camerounais et bien qu’ayant quelques différences, nous nous comprenions parfaitement en parlant Fang. Certains d’entre eux m’ont encouragé dans cette initiative de vulgarisation du Fang et deux de leurs enfants ont servi de public test à cet essai pratique. Voilà pourquoi j’ai appelé ça Fang/Beti.
AYONG: Quels sont vos objectifs en le publiant?
Dr MBA O'KAREY: Tout simplement que les jeunes générations puissent s’en servir pour, au moins, parler un Fang de base. Avec un plus ici, celui d’avoir mis au point un alphabet conventionnel et une approche de prononciation, d’écriture et de lecture, calquée sur la méthode d’apprentissage du mandarin.
AYONG: Où peut on s'en procurer?
Dr MBA O'KAREY: Edité seulement depuis quelques semaines en Chine, par une petite maison d’édition mise au point par moi-même et quelques amis (les Editions Mongyadza-International), c’est d’ici le mois de novembre que le livre arrivera dans les librairies du Gabon. Pour l’instant, il est en vente uniquement en Chine. Nous cherchons des partenariats pour pouvoir le vendre dans la sous-région, en Europe et au Canada d’où nous recevons des demandes jusqu’à présent.
AYONG: A quel public s'adresse votre livre?
Dr MBA O'KAREY: Principalement aux enfants et au moins grands (collège et lycée), ainsi qu’à ceux et celles qui sont Fang mais qui ne savent pas le parler.
AYONG: Pensez vous que les langues africaines sont menacées de disparition?
Dr MBA O'KAREY: C’est une évidence et cette menace est d’autant plus grande que nos enfants d’aujourd’hui sont exclusivement citadins. Ils ne fréquentent plus leurs grands parents au village où ils peuvent s’initier à langue de nos ancêtres. De plus, beaucoup de parents aujourd’hui et la société elle-même en général, marginalisent les langues africaines en interdisant parfois même aux enfants de les parler.
AYONG: Au de la de votre initiative, que pouvons nous faire pour les préserver?
Dr MBA O'KAREY: Rééduquer déjà par nous-mêmes nos enfants à la maison. Les désintéresser de l’exclusivité que leur attention porte désormais à la télé et aux jeux vidéo débiles. Leur accorder du temps pour qu’ils s’intéressent à la langue. Réinstaurer les contes en langue, ce qui permettrait à leur imagination de se focaliser et à eux-mêmes de s’interroger sur les langues de leurs parents. Tout ceci est le moindre effort qu’il nous faut tous fournir pour nos enfants et pour les générations à venir, à défaut de voir le système éducatif de nos pays remettre les pendules à l’heure car si nous attendons seulement que ces derniers se bougent, nous ne changerons rien du tout!
AYONG: Combien de langues parlez vous?
Dr MBA O'KAREY: Je parle cinq langues: le Fang, le Français, l’Anglais, le Mandarin et l’Espagnol.
AYONG: Maîtrisez vous votre langue maternelle? Si oui, considérez vous quelle soit un atout?
Dr MBA O'KAREY: Oui, je maitrise assez bien ma langue maternelle, même si les 10 années passé en Chine ont assez secoué mon Fang par manque de pratique. Je reste intimement attaché à ma langue maternelle, ce qui est une de mes plus grandes fiertés.
AYONG: Nous aurons pu à l'infini vous poser de multiples questions, mais nous sommes obligés de prendre congé de vous en vous remerciant de votre disponibilité
Dr MBA O'KAREY: C'est moi qui vous remercie de m'avoir permi de présenter cet ouvrage à vos internautes en espérant en faire large echos.
Nb: Vous pouvez rentrer en contact avec Dr Aymard MBA O'KAREY à cette adresse: okarey@hotmail.com
Par AYONG