Alors que l'offensive militaire du général Khalifa Haftar pour s'emparer de la capitale libyenne Tripoli a débuté il y a un an en avril 2019, la Mission des Nations Unies en Libye (MANUL) a renouvelé samedi dans un communiqué ses appels à la cessation immédiate des hostilités et à l'unité pour lutter contre la pandémie de COVID-19.
"Aujourd'hui, il y a un an que les forces du commandant de l'Armée nationale libyenne, le général Khalifa Haftar, ont lancé leur offensive pour s'emparer de Tripoli, la capitale de la Libye", a noté la MANUL.
"Il en est résulté un conflit inutile qui a anéanti les espoirs de nombreux Libyens d'une transition politique pacifique via une conférence nationale qui aurait pu ouvrir la voie à l'unification des institutions longtemps divisées du pays via les élections parlementaires et présidentielle", a-t-elle ajouté.
Selon l'ONU, le conflit s'est depuis transformé en une guerre par procuration dangereuse et potentiellement sans fin, "alimentée par des puissances étrangères cyniques, et qui s'est maintenant élargie géographiquement, les civils payant le prix le plus élevé".
La situation humanitaire s'est détériorée. Entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020, la MANUL a recensé au moins 685 victimes civiles (356 morts et 329 blessés). Environ 149.000 personnes à Tripoli et dans les environs ont été forcées à fuir leurs maisons depuis le début de l'offensive. On estime qu'environ 893.000 personnes ont besoin d'une aide humanitaire.
"La pandémie de COVID-19, qui se propage en Libye, comme partout dans le monde, ne reconnaît ni frontières nationales ni lignes de front et représente clairement la plus grande menace à court terme pour le bien-être du peuple libyen", a souligné la mission onusienne, rappelant que l'ONU ne ménage pas ses efforts pour travailler 24 heures sur 24 avec les autorités libyennes compétentes à travers le pays pour faire face à la pandémie.
Dans ce contexte, elle "appelle toutes les parties concernées à activer immédiatement une trêve humanitaire et à cesser toutes les opérations militaires pour permettre aux autorités libyennes de répondre à la menace du COVID-19". Elle appelle aussi les parties à ce conflit, et leurs bailleurs de fonds étrangers, à accepter l'accord de cessez-le-feu proposé à Genève et à adhérer aux résultats de la conférence de Berlin.