Le Niger a consacré en moyenne 17% de ses ressources budgétaires à la sécurité depuis 2011, a déclaré lundi le président Mahamadou Issoufou dans un message à la nation à l'occasion du neuvième anniversaire de son investiture.
"Dans un contexte sécuritaire sous-régional caractérisé par un ensemble de menaces liées à la crise libyenne, au terrorisme et au crime organisé dans la région du Sahel et dans le bassin du lac Tchad", a-t-il dit, "les efforts entrepris par le gouvernement ont eu pour but de préserver l'intégrité du territoire et la sécurité des personnes et des biens".
Selon lui, ces efforts ont porté notamment sur le renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité (FDS), la coopération militaire, la promotion de la paix et la lutte contre la migration clandestine.
"C'est ainsi qu'en moyenne 17% des ressources budgétaires ont été consacrés à la sécurité sur la période contre 10% prévus", a précisé M. Issoufou, ajoutant que cet argent a servi à recruter, former, entraîner et équiper l'armée, laquelle est "considérée aujourd'hui, à juste titre, comme l'une des meilleures de la sous-région".
"De tous les pays de la région, le Niger est celui qui se bat sur le plus de fronts : de la frontière libyenne à celle du Mali, de la frontière du Burkina à celle du Nigeria et du Tchad", a-t-il rappelé. Le Niger a aussi joué "un rôle important dans la mise en place et l'opérationnalisation de la Force mixte multinationale qui lutte contre Boko Haram dans le bassin du lac Tchad ainsi qu'à celles de la Force conjointe du G5 Sahel", a-t-il souligné.
M. Issoufou a également salué la présence aux côtés du Niger de pays amis comme la France, à travers la force Barkhane, et les Etats-Unis, ainsi que la mise en place, à l'occasion du sommet France-G5 Sahel en janvier à Pau (sud-ouest de la France), d'une coalition de lutte contre le terrorisme au Sahel.
Le Niger, comme d'autres pays de l'espace sahélo-saharien, fait face à plusieurs fronts : le groupe terroriste nigérian Boko Haram, les groupes islamistes et autres mouvements rebelles basés dans le nord du Mali, les bandes armées qui contrôlent le sud de la Libye depuis le renversement en 2011 du régime de Moammar Kadhafi.
Un nouveau foyer d'insécurité est venu s'y ajouter depuis près de deux ans, dans l'extrême sud-ouest du pays, au niveau de la région des "trois frontières" (Niger-Mali-Burkina Faso), entretenu par d'autres groupes djihadistes qui mettent en péril la sécurité des personnes et des biens.