Les experts et décideurs politiques africains ont appelé jeudi à intégrer l'économie numérique à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) afin de débloquer le potentiel de cet accord de libre-échange continental.
Cet appel a été lancé par la Commission sur le secteur privé, l'intégration régionale, le commerce, les infrastructures, l'industrie et la technologie, regroupant de hauts responsables et experts des pays membres de l'Union africaine (UA), qui se sont réunis les 11 et 12 décembre au Centre de conférence de l'ONU à Addis-Abeba, capitale de l'Éthiopie, autour du thème "Le Développement du secteur privé et l'économie numérique pour soutenir l'intégration régionale en Afrique".
Le directeur de la division de l'intégration régionale et de l'industrialisation au sein de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), Stephen Karingi, a déclaré que la ZLECA pourrait augmenter le commerce intra-africain de 15% à 25% par rapport à un scénario sans cette zone de libre-échange.
"En gardant cela à l'esprit, l'augmentation du commerce en elle-même n'est pas aussi intéressante que la composition des échanges ainsi générés, et près des deux tiers de ce gain devraient selon les prévisions être dérivés des produits industriels, ce qui offre un environnement favorable pour diversifier les économies africaines", a souligné M. Karingi.
Le directeur de la CEA a également fait valoir que l'augmentation des échanges devrait permettre de créer des emplois de qualité et d'améliorer les conditions de vie sur le terrain et que le continent africain "bénéficiera également d'un renforcement des chaînes d'approvisionnement régionales".
"Bien que les gains économiques soient évidents, ils ne seront pas automatiques. La ZLECA offre une plateforme par laquelle de nouvelles voies d'industrialisation peuvent être réalisées, en canalisant les opportunités qu'offre la numérisation", a déclaré M. Karingi.
Selon lui, l'accord de libre-échange continental "doit aller au-delà des biens et services et du règlement des litiges professionnels (...) il doit adopter pleinement l'ère du numérique dans laquelle il naît".
Au cours de ce sommet, la Commission de l'UA et la CEA ont également dévoilé l'élaboration d'une Stratégie de transformation numérique conjointe pour l'Afrique, qui sera soumise à l'étude des dirigeants africains lors du sommet de l'UA en février 2020.
Cette Stratégie de transformation numérique devrait permettre de débloquer le potentiel de l'économie numérique.