Le gouvernement togolais a décidé une "révision exceptionnelle" du fichier électoral pour permettre un scrutin présidentiel "plus inclusif" en 2020.
La décision est contenue dans un décret pris en conseil des ministres, qui s'est tenu mercredi à Lomé sous la présidence du chef de l'Etat Faure Gnassingbé.
"De nouveau, le gouvernement initie une révision exceptionnelle pour un processus électoral plus inclusif et, surtout, pour permettre aux Togolais vivant à l'étranger de se faire recenser pour la première fois", selon le décret.
Le décret porte sur l'ouverture et la clôture de la période de révision des listes électorales pour l'élection présidentielle, qui est prévue entre le 19 février et le 5 mars.
La révision des listes électorales "se déroulera pendant la période du 29 novembre au 1er décembre 2019, en une phase unique", précise le document.
Cette décision intervient dans un contexte où l'opposition critique le processus électoral alors qu'une dizaine de candidats, pour la plupart des leaders de partis d'opposition, se sont déjà annoncés.
Parallèlement, d'autres partis d'opposition, des organisations de la société civile et d'autres groupes se concertent, à l'initiative de l'archevêque émérite de Lomé Mgr Phillipe Fanoko Kpodzro, pour désigner un candidat unique.
Dans ce contexte, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) s'active pour la révision des listes électorales.
Pendant ce temps, des acteurs de l'opposition appellent à une organisation unilatérale de l'élection présidentielle et réclament des mesures de crédibilité et de transparence pour des scrutins apaisés.
L'ancien Premier ministre Agbeyome Kodjo, leader du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) et candidat déclaré pour l'élection présidentielle de 2020, recommande la tenue d'un dialogue inter-togolais qui permettrait un consensus national pour l'organisation du scrutin présidentiel.
Au Togo, une nouvelle Constitution a été adoptée en mai 2019 et fixe désormais à deux le nombre maximal de mandats de cinq ans pour le président de la République, qui sera élu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours et à la majorité absolue des suffrages exprimés.
Avec cette Constitution, Faure Gnassingbé pourra encore se présenter pour deux élections présidentielles à compter de 2020.
Arrivé au pouvoir en 2005, il a été réélu en 2010 puis en 2015 pour un mandat de cinq ans qui finit en 2020, sous une Constitution qui ne limitait pas le nombre de mandats présidentiels.