La Cour pénale internationale (CPI) a condamné lundi l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba à douze mois de prison ferme et à une amende de 300.000 euros dans une affaire de subornation de témoins.
En juin dernier, M. Bemba avait été acquitté en appel d'accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité censément commises par sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC), qui lui avaient valu une condamnation à 18 ans de prison ferme en première instance.
Dans la seconde affaire, la CPI accusait Jean-Pierre Bemba et ses avocats d'avoir influencé des témoins pour présenter de faux témoignages devant la cour. Cette peine est largement couverte par son temps passé en détention.
Malgré son acquittement et sa sortie de prison, cette affaire connexe représente une sérieuse entrave aux ambitions politiques de l'ancien chef de guerre en République démocratique du Congo La Commission électorale nationale indépendante (CENI), puis la Cour suprême, l'ont ainsi déclaré inéligible à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre prochain.
Cette invalidation de M. Bemba a été vivement critiquée par ses partisans qui accusent le pouvoir en place de vouloir écarter certains leaders de l'opposition de la course électorale.
Deux jours avant cette décision des juges basés à La Haye (Pays-Bas), Kinshasa avait menacé dans un communiqué de quitter la CPI en affirmant que plusieurs indices concordants indiquaient que certains gouvernements exerceraient des pressions sur les juges de la juridiction pénale universelle.