Hommage à Muhammad Ali « The Greatest »

Le site panafricain AYONG, média d’information, de promotion et de valorisation de l’Afrique et de sa diaspora, vous invite à (re)découvrir la vie et le parcours de l'une des personnalités les plus marquantes du 20ème siècle : Muhammad Ali.

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Depuis l’annonce de son décès ce vendredi 03 juin 2016, les hommages se suivent dans le monde entier pour célébrer et honorer la mémoire de celui que beaucoup considèrent comme « le plus grand boxeur de tous les temps » (et que les Américains ont élu en 1999 « plus grand sportif du 20ème siècle ») : Muhammad Ali.

Boxeur charismatique, triple champion du monde des poids lourds, personnage fantasque, figure mythique et emblématique du 20ème siècle, fervent défenseur de « la cause noire » dans l'Amérique raciste et ségrégationniste des années 60, Mohammed Ali a profondément marqué son époque par ses coups de gueule légendaires, ses prises de position politique et idéologique, ses combats sur le ring et en dehors,… Muhammad Ali s’est servi de ses poings pour défendre et faire respecter la dignité des Noirs aux Etats-Unis et dans le monde entier, alors que ceux-ci étaient dominés politiquement et économiquement, exclus des droits civiques, marginalisés et infériorisés socialement…

Hospitalisé depuis jeudi dernier pour des problèmes respiratoires, Muhammad Ali s’est éteint à l’âge de 74 ans, ce vendredi 03 juin à Phoenix, en Arizona. Champion olympique à 18 ans en 1960, champion du monde des poids-lourds à trois reprises, Cassius Clay (son nom de naissance) a régné sur le monde de la boxe et forgé sa légende par ses luttes et ses engagements politiques. Son plus grand adversaire, la maladie de Parkinson dont il souffrait depuis 32 ans, a fini par vaincre le Champion.

 

Une enfance modeste dans une Amérique raciste et ségrégationniste :

 

Cassius Marcellus Clay Junior est né le 17 janvier 1942 à Louisville dans l’Etat du Kentucky aux Etats-Unis. Il est le fils de Cassius Marcellus Clay Senior (peintre et dessinateur en gravures religieuses et commerciales) et de son épouse Odessa Clay (femme de ménage et cuisinière chez des familles blanches aisées). Issu d’une famille relativement modeste, Cassius Clay grandit dans un quartier noir de Louisville, une ville industrielle déchirée par la ségrégation raciale. Les parents Clay, qui ne sont pas riches, donnent à leurs enfants une éducation plutôt correcte.

Dans l’Amérique raciste et ségrégationniste des années 1940-1950, de nombreuses familles noires sont confrontées aux menaces et intimidations du Ku Klux Klan (KKK), une organisation criminelle, fondée en 1866 dans le Tennessee par des nostalgiques de la traite des esclaves et des anciens de la Guerre de Sécession. Les membres du Ku Klux Klan prônent la suprématie de la « race » blanche et n’hésitent pas à recourir à des méthodes brutales, violentes et illégales pour terroriser les Noirs (intimidations, attentats, lynchages, assassinats, …). Dans les années 1920, le Ku Klux Klan comptait environ 2 millions de membres répartis sur tout le territoire américain et partageant la haine des étrangers, des Juifs, des catholiques et, bien sûr, des Noirs.

 

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Photo d’une cérémonie du Ku Klux Klan prise dans les années 20.

Comme toutes les familles noires de l’époque, la famille de Cassius Clay a été confrontée aux lois racistes et ségrégationnistes (pratiquées dans certains Etats américains), à la violence raciale et à la terreur répandue par les suprématistes blancs. Ces événements douloureux contribueront largement à forger la personnalité du futur Muhammad Ali.

 

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Cassius Clay devient boxeur par accident…

Comme dans un film hollywoodien, la vie de Cassius Clay bascule en 1954 à cause d’un banal vol de vélo à Louisville. En effet, son vélo tout neuf a été dérobé, probablement par un jeune du quartier ou des environs. En colère, Cassius Clay croise alors sur son chemin un policier, Joe Elsby Martin Sr et lui dit qu’il veut absolument retrouver le voleur et lui infliger une bonne raclée. Ce dernier lui conseille de se rendre d’abord dans une salle de boxe pour apprendre à se battre. Cassius Clay, à peine âgé de 12 ans, suit le conseil et s’inscrit dans un club de boxe, sous la direction du policier Joe Martin. C’est le début de la légende ! Dès lors, la boxe devient sa seule activité et sa raison d’être.

Quelques mois plus tard, il dispute ses premiers combats et collectionne très vite les victoires. Très jeune, Cassius Clay est déjà une « grande gueule » qui ne rate jamais l’occasion de l’ouvrir et se donner en spectacle. Avant son premier combat en 1954, dans une interview accordée au journal local, il prédit qu’il va « laminer » son adversaire au premier round.

 « Ce mec est foutu. Je vais le terminer à la première reprise ! ».

Cassius Clay.

Il dispute 108 combats chez les amateurs et remporte de nombreux titres nationaux dans les catégories de jeunes avant d’avoir atteint 18 ans. Il remporte notamment, en 1959, le prestigieux tournoi des Golden Gloves. Après une centaine de combats chez les amateurs, il passe boxeur professionnel à 18 ans. Très vite, sa technique de combat, son aisance, son jeu de jambes et son insolence sur le ring et en dehors fascinent la presse sportive et les plus grands spécialistes de la boxe. Le policier Joe Martin dira de lui qu’« il vole comme un papillon et pique comme une abeille ».

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1960, Cassius Clay devient Champion olympique à 18 ans à Rome.

En 1960, à l’âge de 18 ans, Cassius Clay devient champion olympique de boxe lors des Jeux Olympiques de Rome en Italie. De retour à Louisville, sa ville natale, où la ségrégation raciale règne encore (les Blancs et les Noirs ne se mélangent pas), le patron d’un restaurant refuse de servir le nouveau champion olympique à cause de sa couleur de peau (certains restaurants et lieux publics sont interdits aux Noirs). C’est l’humiliation de trop ! Le jeune boxeur est alors sponsorisé par le Louisville Sponsoring Group (LSG), un groupe d’entrepreneurs blancs de la ville dont les ancêtres étaient autrefois propriétaires d’esclaves et qui continuent à vouloir traiter Cassius Clay comme leur « sujet » (pour ne pas dire leur esclave). Ils le mettent cependant en contact avec Angelo Dundee qui va devenir son entraîneur.

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Entre 1960 et 1964, Cassius Clay ridiculise et envoie au tapis tous ses adversaires (Ingemar Johansson, Archie Moore, Henry Cooper…). Il passe de la catégorie des mi-lourds à celle des poids-lourds. Il récite en vers des poèmes vantant son talent, sa beauté physique, le rayonnement et la grandeur de son peuple. La presse nationale se délecte de ses excentricités. Son arrogance, sa technique de combat et son jeu de jambes spectaculaire fascinent le grand-public… Personnage charismatique, Cassius Clay est un spectacle à lui seul. Il parle beaucoup, à une époque où les sportifs ne parlaient pas aux médias (ce sont les managers qui se chargeaient de parler aux médias). Il a le sens de la formule et de la provocation. C’est une véritable révolution à l’époque.

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Champion du monde des poids lourds à 22 ans

En 1964, Cassius Clay rencontre Sonny Liston surnommé « L’Ours », le détenteur du titre de champion du monde des poids-lourds. Une partie de la presse espère que « Sonny Liston lui fermera sa grande gueule et le renverra à Louisville dans un linceul ». Les paris sont désormais ouverts. La presse spécialisée et les bookmakers donnent Cassius Clay perdant à 7 contre 1. La rencontre entre les deux boxeurs a lieu le 25 février 1964 à Miami. Après un combat de titans, Sonny Liston abandonne finalement au 6ème round. Et Cassius Clay devient, à 22 ans le plus jeune champion du monde des poids-lourds de l’Histoire (ce record ne sera battu que 22 ans plus tard… par un certain Mike Tyson).

 

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« Je vole comme un papillon, je pique comme une abeille ! ».

Muhammad Ali.

 

La rencontre avec Malcolm X et la conversion à l’islam :

Cassius Clay découvre les enseignements et les principes religieux de « Nation Of Islam » (la « Nation de l'Islam »), une petite secte musulmane basée à Chicago et comptant déjà plusieurs milliers de membres, et dirigée par un certain Elijah Poole, plus connu sous le nom d’Elijah Muhammad. Celui-ci prétend que les Blancs ont délibérément falsifié l’Histoire des Noirs qui ont subi un véritable lavage de cerveau après 400 ans d’esclavage et un siècle de ségrégation raciale. Selon Elijah Muhammad, les Noirs doivent se convertir à l’islam, abandonner le christianisme, la religion de leurs oppresseurs, se séparer des Blancs, et surtout s’autodéterminer en créant un Etat noir. Ce discours empreint de nationalisme et prêchant le séparatisme noir touche des milliers de jeunes afro-américains. En effet, la Nation Of Islam prône une idéologie marquée par un islam rigoureux, un nationalisme noir, la revendication d'un État pour les Noirs dans le sud des États-Unis et le rejet systématique des Blancs qui sont « accusés » d'incarner le Mal sur terre. Les membres de la Nation Of Islam, communément appelés « Black Muslims », prédisent le retour imminent et inéluctable des Noirs à la place qui leur revient de droit, c’est-à-dire en haut de l'échelle sociale et de l'ordre social.

En 1963, Cassius Clay rencontre un prêcheur de la « Nation Of Islam » qui le présente au porte-parole du mouvement qui n’est autre que le célèbre Malcolm X. Dans les années 1950-1960, le leader nationaliste Malcolm X contribue très largement à la conversion de plusieurs milliers d’Afro-américains à l’islam. Il convainc le jeune boxeur d’adhérer au mouvement nationaliste. Peu après sa victoire contre Sonny Liston en 1964, Cassius Clay annonce donc officiellement son adhésion à la « Nation Of Islam ». Désormais il ne souhaite plus être appelé Cassius Clay, un nom d’esclave imposé à ses ancêtres par les anciens propriétaires blancs. En effet, à l’époque de l’esclavage, les maîtres blancs (les propriétaires d’esclaves) donnaient à leurs esclaves leur nom de famille afin de les « marquer » comme leurs biens, leur propriété. Par conséquent, en l'absence de leur véritable nom d'origine africaine, la « Nation Of Islam » invite les Noirs américains à adopter le nom « X » pour marquer le rejet de leurs noms d’esclaves. La lettre « X » représente à la fois la marque appliquée sur l’avant-bras de certains esclaves et l'inconnue mathématique, symbolisant ainsi l'inconnue du nom d'origine. Cette idéologie du nationalisme noir a mené de nombreux Blacks Muslims à changer leur nom pour « X » ou à prendre des noms musulmans ou des noms à consonance africaine, supposés plus authentiques.

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Muhammad Ali et le leader nationaliste Malcolm X en 1964.

 

Et Cassius Clay devint Muhammad Ali !

En 1964, Cassius Clay, qui adhère officiellement à la Nation of Islam. Il annonce sa conversion à l’islam et s’affiche aux côtés de Malcolm X et Elijah Muhammad. Il abandonne dans un premier temps son nom d’esclave et devient Cassius X (en l’honneur de Malcolm X). Puis, il adopte définitivement le nom de Muhammad Ali sur le conseil d’Elijah Muhammad. Plus tard, le champion prendra ses distances avec Malcolm X quand celui-ci sera suspendu de ses fonctions de porte-parole du mouvement « Nation Of Islam » en 1964. Par ailleurs, le fils d’Elijah Muhammad, Herbert Muhammad devient le manager de Muhammad Ali. Le champion est désormais une figure emblématique et le principal « ambassadeur » de la Nation Of Islam.

Dès lors qu'il n'amuse plus le grand public par ses pitreries et ses excentricités, Muhammad Ali va très vite diviser l’opinion nationale et cristalliser les peurs de l'Amérique blanche. Dans un pays très majoritairement chrétien, la conversion du jeune champion à l’islam réveille les passions. La presse américaine va rapidement se déchainer contre le champion du monde.

 

« J’ai demandé à Allah la richesse. Il m’a donné l’islam ».

Muhammad Ali.

Ali et elijah 

Le refus catégorique d'aller combattre au Vietnam

En 1967, alors que les États-Unis sont enlisés au Vietnam depuis le début des années 1960, Muhammad Ali est appelé par l’armée américaine qui entend le mobiliser pour aller servir et défendre son pays dans une guerre injustifiée. Sur la base de ses convictions religieuses, le Champion refuse catégoriquement de faire des milliers de kilomètres pour aller massacrer un peuple sans défense. Il prononce ainsi une phrase qui fera le tour du monde : « je n'ai rien contre les Viêt-Cong. Aucun Vietnamien ne m'a jamais traité de sale nègre ». Ces propos provoquent un véritable tollé dans tout le pays. La presse, les autorités politiques mettent la pression pour annuler ou faire interdire les combats de Muhammad Ali qui est désormais persona non grata. Son attitude jugée antipatriotique lui vaut l'opprobre des patriotes américains. Le gouvernement américain engage aussitôt des poursuites judiciaires contre le champion. Le refus de son incorporation va avoir de facto de lourdes conséquences sur sa carrière et sur ses revenus (lourde amende, perte de son titre de champion du monde des poids-lourds, suspension de sa licence de boxeur, interdiction de combattre sur tout le territoire américain, confiscation de son passeport pour l’empêcher d’aller combattre à l’étranger…). Les démêlés judiciaires de Muhammad Ali vont durer près de trois ans et demi (entre 1967 et 1970). Durant cette période, le champion déchu  donne des conférences dans les universités à travers tout le pays. Il est par ailleurs la première personnalité publique des Etats-Unis à prendre ouvertement position contre la guerre du Vietnam. En 1970, l’opinion nationale et internationale est davantage consciente des atrocités et des massacres perpétrés par le gouvernement américain au Vietnam. Muhammad Ali est finalement blanchi par la Cour suprême en 1970. Il peut désormais remonter sur le ring. Cependant, en refusant d’aller combattre au Vietnam et en défiant ouvertement le gouvernement américain, Muhammad Ali a construit sa propre légende et est ainsi devenu un mythe vivant ! Dans son combat contre l’impérialisme américain, le champion acquiert une notoriété qui va s’étendre bien au-delà des frontières de son pays. Dorénavant, c’est un sportif engagé et une personnalité de stature internationale.

Un sportif engagé de stature mondiale :

Dès le milieu des années 60, Muhammad Ali devient l’un des premiers sportifs de stature mondiale. Sa renommée dépasse largement les frontières américaines. Dans le monde entier, et principalement dans les pays en développement et dans les pays du Tiers-monde, Muhammad Ali devient une légende vivante, une icône mondiale de la lutte contre le racisme, contre l’oppression ; le porte-parole des peuples opprimés et des sans-voix du monde entier. Il entreprend plusieurs voyages qui le mèneront dans certains pays africains. Il y rencontre différentes personnalités politiques de premier plan, donne des conférences et prononce des discours.

 « Dans 100 ans, ils diront que j’étais Blanc comme ils l’ont fait avec Jésus ! ».

Muhammad Ali.

 

Ali et martin

La révolte de Muhammad Ali va inspirer des millions de jeunes à travers le monde :

Les idées et les prises de position de Muhammad Ali seront reprises par nombre de groupes révolutionnaires aux Etats-Unis (les Black Panthers), des populations des ghettos et des quartiers défavorisés dans le monde entier. Il va plus ou moins influencer le mouvement du « Black Power » lancé dès 1966 par Stockely Carmichael, ainsi que des slogans tels que « Black and Proud », « Black is beautiful » qui ont permis de rallier nombre d’Afro-descendants et d’Africains à la « cause noire ». En 1968, le geste de Muhammad Ali qui a défié l’Amérique, va inspirer deux jeunes athlètes aux Jeux Olympiques de Mexico.

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Les membres des Black Panthers (Les Panthères noires).

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Tommie Smith et John Carlos aux Jeux olympiques de Mexico, octobre 1968.

 

1970, le retour du Champion…

En 1970, Muhammad Ali est autorisé à remonter sur un ring. Durant son absence, Joe Frazier s'est imposé comme champion du monde des poids lourds. Pour reprendre son titre, Muhammad Ali qui n’a plus la même vivacité qu’à 22 ans, doit affronter ce jeune champion invaincu. Leur première rencontre au Madison Square Garden en mars 1971 se solde par la première défaite de la carrière de Muhammad Ali. Joe Frazier sera quelque temps après « laminé » par George Foreman. Toutefois, Muhammad Ali prend sa revanche contre Joe Frazier en 1974, ce qui lui donne le droit de prétendre à nouveau à la couronne mondiale.

Kinshasa 1974 : Muhammad Ali / George Foreman, « le combat du siècle ».

En 1974, le promoteur et organisateur de combats de boxe, Don King, a la folle idée d’organiser un combat entre Muhammad Ali et George Foreman à Kinshasa au Zaïre. Il réussit à convaincre le président Mobutu de financer ce projet particulièrement coûteux. Plusieurs stars noires américaines (James Brown, B.B. King, The Spinners…) font le déplacement et offrent un spectacle au public de Kinshasa, juste avant « le combat du siècle ». La presse du monde entier est invitée à couvrir cet événement majeur qui se produit pour la première fois en terre africaine. Des dizaines de milliers de Zaïrois répondent présents au rendez-vous. Dès son arrivée à Kinshasa, le public zaïrois scande « Ali buma yé ! » (« Ali, tue-le ! »). Pour la plupart des observateurs, Muhammad Ali, âgé de 32 ans, n’a aucune chance face à George Foreman qui a remporté 37 de ses 40 combats par KO, la plupart en trois rounds ou moins.

A la surprise générale, le 30 octobre 1974, au 8ème round, Muhammad Ali fait tomber George Foreman. Il reprend ainsi son titre de champion du monde des poids-lourds. A Kinshasa, Muhammad Ali montre au monde entier toute l’étendue de son talent et atteint le sommet de sa gloire, mais c’est aussi le commencement de la fin.

Ce combat mythique Ali/Foreman a fait l’objet d’un documentaire intitulé « When we were Kings » (Oscar du meilleur documentaire en 1997).

Ali le king

Un comeback mémorable…

Entre 1975 et 1982, d’autres combats célèbres suivront. En 1975, Muhammad Ali affronte pour la troisième fois Joe Frazier lors d’un combat appelé « Thrilla in Manilla ». En 1978, il perd son combat contre un jeune champion olympique, Leon Spinks, avant de regagner son titre face au même Spinks, devenant ainsi le premier boxeur de l’histoire des poids lourds à remporter le titre suprême trois fois. Mais, après avoir annoncé sa retraite en 1979, Muhammad Ali dispute deux combats de trop en octobre 1980 face à Larry Holmes et en décembre 1981 face à Trevor Berbick. Deux combats perdus…

En 20 ans de carrière professionnelle, le bilan sportif de Muhammad Ali est particulièrement exceptionnel : 56 victoires (dont 36 KO) pour 5 défaites.

La fin tragique d’un mythe…

Au début des années 1980, Muhammad Ali livre les combats de trop, contre des adversaires beaucoup plus jeunes. Le champion n’a plus la vivacité et la souplesse de ses 20 ans. C’est quasiment dans l’indifférence générale qu’il tire sa révérence sur une ultime défaite en 1981.

En 1984, les médecins lui diagnostiquent les premiers symptômes de la maladie de Parkinson. Cette maladie provoque un déclin de ses fonctions motrices. Loin des lumières du ring, Ali n'en reste pas moins sur le devant de la scène.

Après avoir pris ses distances avec la Nation Of Islam dans les années 1970, Muhammad Ali est réhabilité et à nouveau fréquentable pour l’establishment américain. Il est reçu et honoré par de nombreuses personnalités politiques, dont plusieurs présidents américains.

En 1990, au début de la première Guerre du Golfe, il se rend en Irak et négocie directement avec Saddam Hussein la libération de 15 otages américains.

En 1996, c’est lui qui est choisi pour allumer la flamme olympique des Jeux d’Atlanta. L’image d’un Muhammad Ali tremblotant et diminué par la maladie fait le tour du monde.

 

« Dieu m’a donné la maladie de Parkinson pour me montrer que je n’étais qu’un homme comme les autres, que j’avais des faiblesses, comme tout le monde. C’est tout ce que je suis : un homme ! ».

Muhammad Ali.

Papi ali

Muhammad Ali dans l’Histoire…

Plus qu’un grand sportif, un champion exceptionnel, dans la mémoire collective, Muhammad Ali est devenu une icône, une légende, un mythe. Il a marqué l’histoire du sport en général, mais aussi l’histoire tout court, en devenant une personnalité emblématique. En refusant d’aller combattre au Vietnam et en défiant publiquement le gouvernement américain, il s’est taillé une place dans l’Histoire du 20ème siècle.

Muhammad Ali appartient à ce petit nombre de personnalités publiques qui, grâce à leurs actions et leur engagement, font désormais partie du patrimoine de l’humanité toute entière.

Décédé à l’âge de 74 ans le vendredi 03 juin 2016, Muhammad Ali laisse neuf enfants qu’il a eus de quatre mariages.

Son souvenir restera longtemps gravé dans nos mémoires. Car les légendes et les héros ne meurent jamais !

 
Ali et clinton

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Ricky

Par Patrick Ricky NGUEMA-EYI.

Sociologue, anthropologue et politologue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 14/06/2016

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Commentaires

  • Ricky Nguema Eyi

    1 Ricky Nguema Eyi Le 14/06/2016

    En refusant d'aller combattre au Vietnam, Muhammad Ali a ouvertement défié le gouvernement américain. C'était un acte éminemment courageux, à une époque où les leaders se faisaient assassiner (Malcolm X, Martin Luther king, Medgar Evers, certains leaders des Black Panthers...) ou emprisonner (Angela Davis, Huey Newton...). Muhammad Ali a été le premier sportif de renommée mondiale à prendre des positions politiques contre le racisme pratiqué aux USA, contre l'impérialisme occidental... Il a défendu les opprimés, les exclus... Il a été le porte-parole des opprimés du monde entier. Sans se soucier de sa carrière, des contrats publicitaires. Cette prise de position lui a valu l'admiration et le respect de plusieurs millions de personnes à travers le monde. Cet homme est un Géant, un Monument que les jeunes générations doivent connaitre...
  • AYINGONE

    2 AYINGONE Le 10/06/2016

    Excellent article !

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