Née en 1947 dans une famille modeste de douze enfants, Aminata Traoré a fréquenté l’école Maginot. Elle a étudié en France à l’université de Caen. Elle est titulaire d’un doctorat de 3e cycle en psychologie sociale et d’un diplôme de psychopathologie. Chercheuse en sciences sociales, elle a enseigné à l’Institut d’ethnosociologie de l’université d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et travaillé pour plusieurs organisations régionales et internationales1.
Nommée ministre de la Culture et Tourisme sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré entre 1997 et 2000, elle a démissionné pour ne plus être tenue de son devoir de réserve.
Aminata Dramane Traoré est aussi chef d’entreprise à Bamako. Elle est propriétaire d'un restaurant-galerie de luxe, Le San-Toro, et d’une maison d’hôtes pour touristes ou riches maliens, Le Djenné, qu’elle a fait construire avec des matériaux locaux.
Militante altermondialiste, elle s’est engagée dans le combat contre le libéralisme, qu’elle considère comme responsable du maintien de la pauvreté au Mali et en Afrique en général. Aminata Dramane Traoré souhaite que les États africains cessent de suivre les injonctions des pays occidentaux qui se traduisent par « les plans et programmes des banquiers internationaux et des grandes puissances du Nord » et qui conduisent à la pauvreté des populations et engendre les phénomènes de violence et l’émigration vers l’Europe d’une grande partie de la jeunesse désabusée. Elle demande aux gouvernants africains de réagir face au néocolonialisme.
Aminata Dramane Traoré a pris position en faveur du président Zimbabwéen Robert Mugabé dans la gestion de son pays, considérant que ce qu’on reproche au dictateur (la faillite de l’économie, le non-respect des droits de l’Homme, l’appauvrissement de la population) serait dû en grande partie à la politique menée par l’ancienne puissance coloniale, le Royaume Uni, et au non-respect de ses engagements. Elle renvoie les « donneurs de leçons », c’est-à-dire les pays occidentaux, à leurs propres manquements (guerre contre l’Irak, crise économique, politique migratoire…)
Elle coordonne les activités du Forum pour un autre Mali et était responsable de l’organisation du troisième volet à Bamako du Forum social mondial polycentrique de 2006 l'intellectuelle malienne n'était pas favorable à l’intervention militaire française au Mali, elle ne l'est pas davantage en ce qui concerne la tenue en juillet d’une élection présidentielle, annoncée mardi 14 mai par l’actuel président malien de transition, Dioncounda Traoré.
Pour la militante, il y a mille raisons de s’opposer à la tenue de ce rendez-vous électoral. "On veut démocratiser le Mali sans lui donner les moyens et le temps de comprendre et de se poser les bonnes questions", s’insurge-t-elle. La France presse le pas dans le but de faire coïncider les élections maliennes avec son emploi du temps militaire. "C’est une ingérence humiliante", confie-t-elle.
La parole d’Aminata Traoré dérange. Si les Européens n’ont jamais fait appel à ses services pour envisager l’avenir politique du Mali, "c’est parce qu’ils ont préféré s’entourer de béni-oui-oui", explique-t-elle.
Recemment elle s’est vu refuser un visa par le consulat de France alors qu’elle devait se rendre en Allemagne et en France en avril, à l’occasion d’une réunion sur le prolongement de l’opération Serval. Aminata Traore a reçu son visa allemand sans obtenir l’extension Schengen de la France. Simple erreur administrative ? La militante ne croit pas au hasard.
Contacté par FRANCE 24, le ministère des Affaires étrangères affirme ne jamais avoir eu l’intention d’interdire à Aminata Traoré de venir sur le sol français. "Il s’agit très probablement d’un imbroglio administratif entre la France et l’Allemagne. La France ne fait pas d’obstacle politique à la venue d’Aminata Traoré sur son territoire", assure-t-on au Quai d’Orsay.
L’affaire n’a pas manqué de faire réagir nombre d’associations qui ont pris fait et cause pour l’intellectuelle africaine.
En tête des indignés, le Crid, (Centre d’information et de recherche pour le développement) qui regroupe un collectif de 53 associations internationales et solidaires. Le collectif s’est fendu le 6 mai d’un communiqué publié sur son site pour dénoncer l’entrave à la liberté d’expression et au débat citoyen que le refus français suppose. "Nos organisations, […] désapprouvent unanimement qu’une personne dont les apports dans les débats internationaux et les liens avec les mouvements de solidarité internationale sont incontestables, soit ainsi privée de parole en étant privée de visa", peut-on lire sur le site du collectif.
Aminata Traoré assure finalement qu'elle n'a que faire de ne pas avoir obtenu de visa français : "Mes mots sont mes armes à moi. Je n’ai pas besoin de venir en France pour mener mon combat."
Sources : wikipedia, France24.fr
Par AYONG
Date de dernière mise à jour : 05/07/2018
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Commentaires
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Afap
Le 25/01/2016
Aminata Traoré a le courage de dire tout haut ce que bon nombres d'Africains pensent de la situation au Mali...un artiste Africain à chanté: " ils attisent le feu, ils l'activent et après ils viennent jouer aux pompiers". Le chanteur est Tiken Jah Fakoly et ils parlait déjà de la France.