Les noix de palme
Point de départ de l’issouk,
So'o bitong, so'o i mbi,
Luisants fruits du palmier,
Reines des cuissons de ma mère
À maturité, vous virez au jaune-orangé
Joie pour les yeux de nos mamans
Inspectant d’un œil furtif les palmiers.
Passion de nos mamans et des oiseaux gendarmes!
Recueillis, lavés et cuits,
De sa passoire, ma mère les recueillait
Et les versait dans un mortier puis elle les pilait avec précaution.
Après les avoir pilés, ma mère les trillait
En laissant dans le mortier les coques noires
Dans une assiette, elle déposait des boules de fibres de noix.
Elle versait trois gobelets d’eau dans le mortier et dans la cuvette,
D’une main experte, elle délayait d’abord le contenu du mortier
Rinçait le mortier et le pilon
Elle masserait les fibres de la cuvette.
Puis elle les tamisait et obtenait deux types de pulpe
Deux trésors, l’or, l’incontournable pulpe de la cuisson.
La pulpe, l’issouk
Elle répandait les résidus au-dessus de la claie, itang
De laquelle l’eau des coques de noix dégoulinait de gouttelettes..
L’écho de la cogné, le fracas du régime entre les branches
Et la mélodie du pilon dans les noix,
Indescriptibles sons, vous êtes mon doux ressac…
source : Christophe De Gaulle
Par AYONG