La natte de raphia,
Bissa bi zam
Don de la nature aux gens simples
Zam, l’aïeul de la tôle ondulée
Le bisaïeul des toitures en tuiles
Frère consanguin de la paille,
Toitures, biologiques et peu chers,
Zam, tu coiffais fièrement et majestueusement les maisons.
Tu t’harmonisais à la nature qui te ressemblait
Et laquelle tu formais un tout.
Tu résistais aux bourrasques et autres grands vents
Ramené en grosses bottes des ruisseaux,
La zam était gardé à l’abri du soleil
Puis tressé par un spécialiste
Qui alignait trois piquets au-dessus desquels
Il faisait passer deux longues lanières
Il s’asseyait sur un banc face à cet établi
Il sélectionnait une à une, les feuilles vertes de raphia,
Les brisait en deux, autour des deux lanières
Soigneusement les alignait selon ses mesures
Il les fixait à l’aide de fins bambous à équidistance les uns des autres.
Au fur et à mesure qu’il travaillait, il déplaçait son banc.
Une fois au bout des lanières, il soulevait fièrement la belle natte verte tressée.
Il la séchait, puis recommençait une autre ainsi de suite.
Source : @Christophe Degaule, extrait de Bouillon de souvenirs.
Par AYONG