Courges
Meboag!
Pendant les semailles des arachides et de maïs,
Ma mère plantait aussi des courgettes
Qui donnaient de gros fruits comme le melon d’eau
Négligemment, ces fruits murissaient.
Le maïs et les arachides étaient bien entretenus
Et s’élevaient à la conquête du ciel
Pendant ce temps, les mebog rampaient
Jusqu’aux lisières des champs, ombala
Et comme personne ne s’occupaient d’eux,
Ils se protégeaient de leurs larges feuilles.
Ils ne nécessitaient aucun soin particulier
Ils étaient les parents pauvres du champ
Pourtant, ces feuilles servaient aussi de repas,
C’est à la fin de la récolte de maïs et des arachides
Que ma mère songeait aux mebog,
Ô ipass mebog, le repas du dépannage
Ma mère les ramenait du champ
Les lavait, découpait chaque fruit en quatre lobes
Qui laissaient découvrir une belle charnue chair jaune
Surmontée de graines aplaties protégées par des fibres.
Ma mère tapissait le fond de la marmite de feuilles de bananiers
Elle versait deux mesures d’eau et plaçait la marmite sur un foyer de bois
Aussitôt, sur le feu, sans préliminaire, la marmite, le derrière en feu,
Chantonnait les mélodies des joies de la simple vie.
Ô les bonheurs du feu doux cuisant l’arrière train de la marmite
Contenant soit les mebog soit les minyeng.
Minyeng mebog, qu’êtes-vous devenus?
Source : @Christophe Degaule 2014, extrait de Bouillon de souvenirs.
Par AYONG